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Critique de Giraud_mm


Moa, à peine entré dans l'adolescence, est esclave dans une plantation de canne à sucre.
Conduits par Tacky, les hommes décident de se révolter. Contre l'avis de son père et malgré le chagrin de sa mère, Moa décide de se joindre à eux. Il sera protégé par son ami Keverton, de deux ans son aîné.

Alex Wheatle, bien connu pour ses romans Jeunesse (lire ici ma chronique de "Banlieue Crongton") change de registre. Il puise dans ses racines de descendant d'esclaves jamaïcains pour nous faire vivre les conditions de vie et les tentatives de révolte de ses ascendants au XVIIIème siècle.
Le bout d'histoire que raconte ce roman est dur, comme la vie de ces hommes et femmes soumis au bon vouloir des colons. le parti-pris de l'auteur est de ne présenter que le point de vue des esclaves. On se fait pourtant très vite peu d'illusion sur l'issue de la révolte. D'ailleurs les révoltés y croyaient-ils vraiment eux-mêmes ? Mais un flux d'espoir et de joie de vivre souffle sur le récit. le lecteur est pris en tenaille entre espérance et résignation ; les émotions rendent la lecture presque addictive.

Les personnages, qu'ils soient soumis ou révoltés, sont haut en couleur, ne manquent pas de caractère. Leur envie de vivre est portée par les souffrances qu'ils ont vécues, et ne veulent plus revivre, et une bonne dose de croyance et d'irrationnel. Ils sont pour la plupart incultes et illettrés, mais au fond d'eux, ils savent d'où ils viennent.

L'écriture, qui n'est pas celle d'un thriller, est néanmoins haletante : l'auteur s'efforce de maintenir une sorte de suspense quant à l'issue finale. Il donne envie de croire à une fin heureuse. La narration est rythmée par l'action et des chapitres courts.
Un seul point m'a un peu chagriné : dans la traduction française, le vocabulaire utilisé n'est ni totalement du français, ni vraiment du créole. On est dans un entre-deux un peu théorique, avec des mots et des expressions imagés nés de transformations marginales du français, qui entretient une forme d'exotisme sans rendre la lecture trop difficile. Je suppose que ce n'est pas une création du traducteur et que le texte original en anglais est de la même veine. Ce qui n'a pas du faciliter le travail de traduction.

Merci à Babelio et aux éditions Au diable Vauvert de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman.
Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
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