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Critique de Juin


Porte-poisse. Quel étrange roman. La littérature adolescente est quelquefois bien lourde à "ingérer."
" elle, c'est Ginnie. pas encore porte-poisse". Une ado comme les autres.

"Je suis
raisonnable
serviable
et fiable"

le roman est écrit ainsi; de très courts chapitres. Une ou deux pages
Des phrases encore plus courtes.
Ginnie a une soeur, Grace, handicapée mentale, et qu'elle adore.
Une mère abandonnée et chaleureuse et un père qu'elle appelle le Salopard. C'est Grace qui l'a fait fuir.
Il a refait sa vie, avec une autre, ailleurs....
Ginnie a des amies, un amoureux, une petite vie qui va cahin-caha
"lorsqu'elle est avec Charlie elle rayonne de bonheur"
Jusqu'au jour où c'est le drame. Ginnie avait l'amour, elle a la douleur.
et c'est difficile. Incompréhensible.
Ginnie sombre, Ginnie va mieux.
Et puis nouveau drame. Ginnie se prénomme porte-poisse maintenant. Elle dit qu'elle a le mauvais oeil.
Elle a la haine. Elle est méchante..
Pour les autres - ses amies - c'est dur aussi.
Connie qui aime une autre fille, Serena qui a tout même, et surtout, l'indifférence de ses parents, Suzon ( Sainte Suzon) l'indulgente...
il y aussi Charlie, Ben et Hal, dont je ne veux rien dire mais qui sont aussi au coeur de ce roman. Intensément.

Ginnie se débat dans l'adolescence.
" Je me dispute avec ma mère
les portes claquent
je crie je hurle
j'envoie tout promener.
Grace va se cacher tout au fond de sa chambre
Je lui fais peur."

Voilà ce roman, des phrases très fortes, des adolescents victimes.
De l'insouciance, de l'amour et de la noirceur. La présence de Grace, la bien-nommée. Des parents touchés au coeur aussi. Des portraits intimistes de chaque personnage, et leurs pensées font ce livre, bizarrement construit.
Une histoire tellement humaine...mais trop cruel que l'on aurait du mal à conseiller à des ados. Dans ces années ou le mal-être et les excès sont si vifs.
Ou tout peut basculer...Margaret Wild ne se cache pas derrière les mots : elle dit. Elle est dans la tête de ces ados. Elle raconte l'indicible. Elle est fait-divers et on a mal.

J'ai relu ce roman d'une traite, je l'avais déjà lu il y a presque 10 ans.
J'ai frissonné encore même si les phrases sont diablement belles
Je suis comme Ginnie " je me sens glacée jusqu'au os"

Un livre qui n'est jamais sorti à la bibliothèque et c'est tant mieux peut-être...

Charlie, Ben et Hal (aussi) ....Tous ces enfants sacrifiés.
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