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Critique de Eve-Yeshe


Ce roman est un chef-d'oeuvre ! tout part d'un portrait du héros, Dorian Gray, exécuté par le peintre Basil Hallward. Ce portrait est magnifique et subjugue ceux qui le regarde, Dorian lui-même et Lord Henry leur ami commun.

Il a été exécuté avec brio car Basil voit Dorian via les yeux de l'admiration, la fascination et même l'amour. Tout n'y est que recherche et harmonie des couleurs, de l'attitude. En voyant ce portrait Dorian émet un souhait : garder l'éternelle jeunesse et que le tableau subisse les outrages du temps.

Les liens réunissant ces trois personnages sont particuliers : Lord Henry sert de mauvais génie, instillant avec perversité sa vision cynique de la société, des femmes en particulier, transformant un jeune timide en homme narcissique, imbu de lui-même, ne reculant devant rien pour assurer son emprise et sa propre réussite sociale.

Basil le peintre est un personnage pur, passionné par son art, et amoureux de Dorian, ce qui explique la beauté du portrait qu'il a réalisé. Amoureux de l'amour ou amoureux du vrai Dorian ?

« Tout portrait qu'on peint avec âme est un portrait, non du modèle, mais de l'artiste. le modèle n'est qu'un hasard et qu'un prétexte. Ce n'est pas lui qui se trouve révélé par le peintre ; c'est le peintre qui se révèle lui-même sur la toile qu'il colorie. » P 13

Oscar Wilde en fait d'ailleurs un personnage à part entière car il emploie toujours la majuscule, pour le désigner, parlant du « Portrait » qu'il oppose au héros, comme on oppose le bien le mal, le beau et le laid…

Dans ce roman, Oscar Wilde n'est pas tendre envers les femmes, c'est le moins qu'on puisse dire, elles ont des rôles vraiment accessoires, même pas secondaires, que ce soit dans la vie de Dorian que dans celle de Lord Henry. Quant à la notion de fidélité, il se déchaîne en affirmant par exemple:

« Ceux qui sont fidèles ne connaissent de l'amour que sa trivialité ; ce sont les infidèles qui en connaissent les tragédies. P 21 »

Le rythme subjugue le lecteur, les idées fusent comme des bulles de champagne et Oscar Wilde joue avec elles, et nous entraîne, même si certaines peuvent nous déranger, tant il flirte avec l'excès, le désir de choquer, en maniant comme personne le paradoxe. (Notamment certaines affirmations concernant la société ou les femmes ou tentant de justifier le comportement de Dorian ne peuvent que le hérisser.)

L'écriture est belle, peaufinée, chatoyante comme les couleurs du tableau et on sent l'admiration de l'auteur pour la peinture, (il admirait beaucoup Gustave Moreau).

Ce roman d'une grande sensualité, sera hué par la critique, car considéré comme un éloge de l'homosexualité, de la débauche.

L'idée de faire vieillir mais aussi faire apparaître la cruauté sur les traits du beau visage, à chaque « mauvaise action » de Dorian est vraiment une idée de génie, car on va voir jusqu'où celui-ci est capable d'aller pour que personne ne voit le tableau se métamorphoser.

Cette idée m'a fait penser bien-sûr à « la peau de chagrin » De Balzac que j'ai adoré et que Oscar Wilde admirait :« la mort de Lucien de Rubempré a été le drame de ma vie » disait-il.

Énorme coup de coeur:
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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