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Critique de PhilippeCastellain


Bien des choses ont été dites sur ce livre, le plus célèbre d'Oscar Wilde. Et pourtant, une question me trotte encore dans la tête. Y vit-il un geste ironique du destin, quand il rencontra lord Alfred Douglas quelques années plus tard ?

Car il faut bien reconnaître que l'homme qui allait devenir son amant ressemblait en tout point à Dorian Gray. Comme lui c'était un jeune lord, riche, beau, inexpérimenté. Comme lui, sa beauté et son nom lui ouvrirent de nombreuses portes dans la haute société londonienne, avant que ses choix de vie ne lui en ferment. Comme lui, il rencontra un homme plus âgé, professant l'hédonisme et l'esthétisme, qui devint son mentor... Et plus encore.

Mais Oscar Wilde, qui se voyait un sir Henry... Fut aussi bien proche de Basil ! Artiste admiré mais pauvre et mal compris par son temps, c'est lui qui depuis la prison envoya à son jeune amant le ‘De Profundis', une lettre d'amour et de reproches presque aussi poignante que le discours de Basil tentant de ramener Dorian dans le droit chemin ! Sans plus d'effets, puisqu'on raconte que le texte ne fut même pas lu par son destinataire...

Mais personne ne fut assassiné. Oscar Wilde mourut seul, ruiné et malade, aussi délaissé que le portrait du beau Dorian. Et quant à Douglas, il roula sa bosse, revint en Angleterre, se maria avec une jeune et riche lady, renia Wilde et mit autant d'acharnement à pourfendre son héritage que Dorian à lacérer son tableau.

Bien sûr, ces comparaisons sont tirées par les cheveux ; mais elles illustrent combien fut tragique le destin De Wilde, écartelé entre son esthétisme, sa peur de la vieillesse et ses problèmes métaphysiques. Et combien put être désastreux son goût pour les hommes trop jeunes et trop narcissiques...
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