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Critique de Meps


Meps
25 septembre 2023
Nouveau tome d'intégrale pour cette série qui continue à me passionner. 453 pages avalées assez facilement, plusieurs tomes la même année, ce sont des indices qui ne trompent pas avec moi.

Petite polémique qui point dans les derniers tomes (les ayant enchainé je ne sais plus bien si ça commence au tome 3 ou avec celui-ci), l'explication politique qui est donné à l'affrontement contre le Grand Méchant. A un moment l'auteur compare le royaume de Fables à Israël... et le Grand Méchant à ceux qui veulent sa disparition. L'auteur se décrivant comme "rageusement pro-Isräel" et l'histoire ayant à plusieurs reprises des références bibliques dans sa construction, notamment dans cet épisode où on peut voir chez le personnage de Mouche réincarné en prince valeureux une fusion de Moïse et Noé, guidant ses ouailles vers la terre promise et luttant contre l'envahisseur par la magie. Certains ont du coup boycotté la série, la jugeant comme un tract politique sioniste dissimulé. On peut avoir cette analyse et être en effet dérangé par une certaine instrumentalisation de l'histoire par son propre auteur, qui se défend de l'utilisation politique tout en reconnaissant l'inspiration du conflit israelo-palestinien. Mais une oeuvre appartient à son auteur et il peut choisir le message sous-jacent... et une oeuvre appartient aussi à son lecteur qui peut totalement voir ce message, et décider de ne pas cautionner l'analyse tout en appréciant le matériau de base.

C'est un peu mon choix car l'oeuvre est vraiment intéressante, foisonnante, particulièrement d'ailleurs dans cette épopée de Mouche pour ressusciter les morts. L'auteur nous indique clairement que plus rien ne lui est impossible (à l'image un peu de Marvel et son multiverse rempli de réalités parrallèles qui permettent toutes les libertés)... et c'est bien normal puisque tous ces héros des contes de nos enfances sont bien sur intemporels, donc éternels, donc immortels... Par les références modernes, il s'amuse à réinventer ces mythes, à jouer avec leurs significations diverses possibles en fonction des contextes...

Je parle plusieurs fois de l'auteur mais n'oublions pas le dessinateur Mark Buckingham... Oui je dis bien LE dessinateur. Je sais que dans ce tome il y a de nombreux dessinateurs différents, et j'apprécie vraiment l'idée de ces petites histoires du coup graphiquement originales et qui sont une pause récréative dans l'histoire principale.... Mais je pense que ce n'est pas pour rien que les noms des auteurs et dessinateurs principaux riment... Ils semblent vraiment faits pour travailler ensemble... Tellement que le choix d'un autre dessinateur pour une partie plus longue (Père et fils, qui recouvrent deux "numéros" de l'intégrale) m'a empêché de parfaitement m'immerger dans ce passage pourtant essentiel où on comprend bien mieux l'histoire du loup Bigby, de ses rapports avec sa famille d'origine. J'ai presque trouvé le scénario moins bon, il m'a semblé plus baclé... alors que le scénariste est pourtant bien le même ! La longue saga du Bon Prince Mouche dont j'ai déjà parlé m'a replongé à l'inverse totalement dans l'intrigue, et j'ai dévoré les 4 derniers épisodes alors que j'avais fait une pause après l'intermède précédent.

Je ne sais pas si c'est le manque de disponibilité de Buckingham à certains moments ou plutôt (vu les approches différentes) la volonté de tester d'autres atmosphères graphiques qui justifient ces choix de changement de dessinateur... mais je milite pour un maintien du duo titulaire pour l'intrigue cadre. Un militantisme sans doute bien vain, de ma hauteur de simple lecteur francophone face à cette grande saga américaine... mais qui sait, la série étant toujours en cours, il est bon de clamer haut et fort ses préférences.

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