AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Millencolin


Robert-Charles Wilson confirme une fois de plus à quel point il est un écrivain fasciné par l'être humain. Et quel meilleur sujet pour traiter à la fois d'actualité et du comportement humain, que celui du développement d'un réseau social poussé à son extrême et transposé uniquement dans le monde réel et non plus uniquement dans le monde virtuel ?

L'auteur s'attaque donc à différentes thématiques, mais l'objet central demeure son observation de la société. le schéma est le même que pour Spin, à savoir qu'il fait intervenir un phénomène, ici il s'agit d'une intervention purement humaine et expliquée résidant dans la création d'un programme amenant des personnes répondant aux même critères secrets à se rencontrer et se créer une communauté. Puis après invention et présentation de ce phénomène, il laisse dérouler les événements, il observe et narre les conséquences sur les différents protagonistes. Et bien évidemment, au début seuls les avantages sautent aux yeux et donnent envie, puis se pose le problème du communautarisme, du rejet des autres, du sectarisme, de la discrimination, de la quête de pouvoir, et tout ce qui en découle.

C'est raconté de belle façon avec une narration à la première personne. Un personnage principal qui n'est jamais parvenu à trouver sa place et à s'identifier complètement à sa famille qui se compose de personnages extrêmement singuliers. Cette famille est marquée par l'absence totale de la mère du héros, absence de l'histoire même. Cette figure maternelle a été remplacée dans le coeur du narrateur par sa grand-mère, mais celle-ci se trouve être en fin de vie dès le début du livre. Et finalement, il se sent beaucoup plus proche de sa belle-mère, mais surtout de son demi-frère par alliance, lui aussi enfant solitaire, marginal et incompris.

Wilson nous montre à quel point le narrateur se retrouve alors dans la configuration parfaite d'un jeune homme ayant un besoin vital de se trouver une vraie famille, basée non pas sur des liens de sang, mais sur un amour et une confiance mutuelle. L'homme n'est pas fait pour vivre seul, il a besoin des autres, surtout si ceux-ci lui correspondent par un certain degré d'affinités.

Voilà, je ne vais pas tenter de faire un exposé de science sociale et sociétale, mais vous aurez, je l'espère, compris tout l'enjeu et le questionnement de ce roman captivant.
L'auteur met donc en balance la communauté dans laquelle on nait, que l'on ne choisit pas, avec celle que l'on trouve soi-même ou que l'on nous propose. Est-il possible de conjuguer les deux ? Peut-on oublier d'où on vient, et tirer un trait sur nos obligations et nos responsabités par rapport à notre origine familiale et sociale ? Est-ce que l'on se renie soi-même au final ?

Et encore, il y a bon nombre de questions supplémentaires qui se posent au fil de cette lecture.

Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas il est traité avec brio par un écrivain possédant une plume formidable.
Commenter  J’apprécie          524



Ont apprécié cette critique (49)voir plus




{* *}