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Critique de anlixelle


Une drôle d'impression me suit depuis le début de la lecture de ce roman.
Disons - le tout de suite : le fond comme la forme m'ont assez déplu.
Et pourtant, il flotte dans ce texte quelque chose d'indicible que je n'ai pas pu me résoudre à quitter en en interrompant la lecture.

Ce très long roman qui se lit plutôt bien (malgré certains passages insupportables de longueur), met en scène une brillante et ambitieuse interne en médecine et un généraliste chef de service surnommé "Barbe bleue", l'antithèse du médecin froid, technicien d'élite, auquel elle s'identifie. Evidemment ces personnalités dévoileront leur part d'ombre au fur et à mesure d'une intrigue que j'ai trouvé plutôt molle.

Ce livre est, selon moi, trop bavard, avec une une action très centrée sur le pathos, et une fin totalement abracadabrante à mes yeux.

Même la description de l'univers médical où les luttes de pouvoir et d'intérêts dominent m'a laissée de marbre : trop de poncifs dans ce puzzle polyphonique qui montre, tour à tour, des personnages trop caricaturaux pour être réalistes à mes yeux de lectrice. Avec en prime une métamorphose réellement invraisemblable pour le personnage principal.

Mais, car il y a un « mais », au-delà du procès fait à la médecine contemporaine française, certes intéressant, c'est LE côté féministe de ce texte qui m'a tenue en haleine. Prolongeant la riche matière humaine glanée sur son site internet, Martin Winckler défend là une belle MEDECINE DE LA FEMME où le respect de l'individu est une vertu cardinale.
"On ne peut pas soigner les hommes et les femmes en partant du principe qu'ils mentent !", s'emporte le docteur Karma.
Je ne peux que souscrire à son combat, et c'est pourquoi, malgré de nombreuses maladresses, je n'ai pas pu lâcher ce texte.

Enfin, Martin Winckler a le mérite d'avoir choisi un thème qui met au jour les souffrances intimes de milliers d'hommes et de femmes, largement aggravées par le comportement normatif du corps médical.

Des personnages dessinés autrement, un texte plus concis et une intrigue davantage mesurée auraient donné à ce roman un supplément d'âme, point d'équilibre entre l'intelligence du propos et la beauté sensorielle de l'écriture.






Lien : http://justelire.fr/le-choeu..
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