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Critique de punkcoders


La biélorusse Nina Wolmark avait enfoncé les portes du dessin animé pour adultes avec "Ulysse 31". Avec "Les mondes engloutis", elle juxtapose deux univers adulte/enfant, ce pourquoi Vladimir Cosma a fait deux génériques, et qu'elle a casté les dessinateurs de deux studios ( "Les maîtres du temps" de Moebius / "Astérix" de Goscinny ).

On est d'abord étonnés par l'amateurisme du dessin, alors qu'il s'agit du dessin animé français qui a eu le plus de succès, et parce que le dessin animé était une invention française de la belle-époque par le cameraman Emile Cohl. Il s'agit d'un savoir qu'on a oublié dans un "musée interdit" depuis un certain "grand cataclysme" et quand on a compris la blague on rigole pas, on pleure.

Une petite fille traverse le Styx et se rend dans les enfers de Homère pour rencontrer les grands héros des temps anciens, Spartakus, l'inquisition, Démosthène, Cyrano etc... mais elle n'a guère le temps de philosopher car elle se retrouve confrontée à deux étranges tribus au matériel high-tech, qui ne se connaissent pas et ne se rencontreront jamais.

D'un côté les arkadiens, référence au mythe de l'Atlantide teintée de satire des français. Autrefois de grands savants, tombés dans le 36ème dessous de l'enfer, qui ont oublié tous leurs savoirs, et ne savent pas comment réparer leur centrale nucléaire qui menace d'exploser. L'humour est adulte, les dialogues rappellent Daniel Goossens. -Pourquoi le musée est interdit ? -On ne sait pas on a oublié. -Viens on y va quand même. -Ok. le dernier épisode envoie un message bien triste, les français n'ont qu'à se jeter dans leurs réacteurs nucléaires.

D'un autre côté une bande de punks à 30 mots de vocabulaire approximatif (c'est ça qui fait rire les enfants), qui ont pris le contrôle des enfers pour tenter d'arnaquer les morts, mais n'arrivent qu'à s'arnaquer entre eux. On note que les officiers ont des faciès allemands et les soldats des faciès gaulois, sans doute un clin d'oeil à l'union européenne, bref la France "moderne", ou disons décadente.

On ne saura jamais si les premiers sont les ancêtres des seconds, Wolmark vous laisse réfléchir.

Le contraste entre l'univers adulte et l'univers enfantin nous laisse méditer sur ce qu'était le Paris de la belle époque avec son exposition universelle, et le Paris des 80's avec les punks qui se battent dans les poubelles pour un mégot de cigarette. Que s'est-il passé entre temps ? Un certain grand cataclysme dont le monde ne s'est jamais remis.

Dernier épisode, dénouement, les punks ont perdu leur butin fantôme, les morts ont perdu leurs âmes. Nina Wolmark a réussi le tour de force de faire pleurer les adultes en faisant rire les enfants. On pardonne les mauvais dessins et l'humour puéril des pirates, parce que le pitch est brillant.
Lien : http://punkcoders.free.fr/
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