AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Marylou26


« Il n'y a rien à faire, des petites gens comme nous, on ne peut pas lutter. » (p. 31) Ainsi parle Zhang Suqing, le père de Zhang Yingxiong, dont la maison familiale, située dans un vieux quartier de Shanghai, va être démolie pour laisser place à un parc. Ren Xiaowen s'attache avec Sur le balcon à dépeindre les conditions de vie des habitants des quartiers pauvres : « La maison de Zhang Suqing était une vieille demeure qui lui venait de ses grands-parents. Dans les égouts vivaient de gros rats, trapus et indolents, auxquels les hommes ne faisaient pas peur. Quand l'un d'eux sortait de son trou, il avançait en longeant le mur, en s'arrêtant tous les trois pas, telle une grosse boule de poils emportée par le vent. Les fourmis étaient légion; le sol de ciment collait d'humidité et le dos des meubles était couvert d'une moisissure bleuâtre. Zhang Yingxiong était souvent réveillé en sursaut quand il pleuvait à verse: la pluie s'infiltrait du plafond, lui tombait goutte à goutte sur le visage et allait même tambouriner sur les bols du dîner laissés sur la table depuis la veille au soir. » (p. 19) Lorsque le père de Zhang Yingxiong décède soudainement, ce dernier focalise toute sa colère sur Lu Zhiqiang, du Comité de démolition et relogement, dont il découvre le lieu de résidence et qu'il se met à observer, tout à son désir de vengeance. Versant de plus en plus dans une petite délinquance, jusqu'où ce qu'il ressent le portera-t-il, c'est là toute la question… Si j'ai apprécié la force de l'écriture de Ren Xiaowen et les touches d'ironie - il faut voir comment elle joue de la signification des noms et use de slogans pour faire ressortir la corruption et le mépris des autorités -, je questionne le fait de présenter ce roman comme un « « Fenêtre sur cour » dans la Chine contemporaine », m'ayant fait m'attendre à quelque chose qui ne s'est pas avéré. Zhang Yingxiong n'a rien du héros en quête de justice. C'est néanmoins un personnage complexe qui m'habite encore plusieurs jours après avoir terminé le roman. Une oeuvre qui, je l'espère, sera vite traduite en français.
Commenter  J’apprécie          130



Ont apprécié cette critique (13)voir plus




{* *}