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Critique de Osmanthe


Nous sommes à Chengdu, en plein coeur de la Chine, Province du Sichuan. Mais la capitale du panda n'est pas un paradis, loin s'en faut. Notre narrateur s'appelle Chen Zhong, âgé d'une petite trentaine d'années. Tout paraît lui réussir dans cette Chine de la fin des années 1990 qui décolle, il est directeur commercial, marié à la belle Zhao Yue. Mais les jeux d'argent et surtout les femmes sont sa grande passion, c'en est même quasi-pathologique…Il fréquente toujours ses deux copains de fac, Li Liang, boursicoteur au nez fin, et Wang Lin dit « Wang Grosse Tête », commissaire de police un poil corrompu.
Nous allons suivre les aventures de Chen Zhong, qui en ne pensant qu'à jouir de la vie sans vergogne s'expose aux retours de bâtons…Pour commencer, il va fauter avec Ye Mei, qui est sur le point d'épouser son ami Li Liang…Forcément, ça finira par se savoir. Ce cavaleur va bientôt subir le divorce d'avec Zhao Yue, après trois ans de mariage. Et il semble qu'elle ne l'a pas attendu pour aller chercher un nouveau partenaire…Décidément, les femmes donnent la vie dure aux hommes, car Li Liang lui aussi est en délicatesse avec son épouse Ye Mei, et avec son propre vieux démon, la drogue.
Chen Zhong balance entre la légèreté d'un ado attardé et une ambition professionnelle dévorante. Il lorgne sur la place du DG, et ce dernier, qu'il appelle « le Gros » Dong, lui rend bien son inimitié. Lorsque Zhong surprend Dong sur le trottoir avec une prostituée, il se dépêche d'appeler la police et la femme de Dong pour le dénoncer. Ils vont se rendre coup pour coup, et malgré l'intervention à propos de son ami commissaire Wang pour le tirer d'affaire suite à un coup monté le faisant passer pour un corrompu, Zhong n'en sortira pas indemne…
Un bon roman au rythme enlevé, qui témoigne des travers de cette société chinoise qui au passage du siècle se transforme, en brûlant toutes les étapes vers l'hyper-capitalisme, mouvement qui n'a cessé de s'amplifier depuis. Ce sont des années où les jeunes découvrent avec avidité les joies de la sexualité qu'on ne cache plus qu'à peine, et d'autres interdits qu'il est bon de braver. Mais derrière le ton souvent humoristique et truculent, l'auteur dénonce le règne de l'argent-roi, qui vicie toute la société, où prostitution, corruption et coups fourrés sont permanents, et où la vie peut brutalement basculer dans le tragique.
Un livre ressemblant étonnamment dans le sujet et dans le ton à un autre roman chinois lu récemment, « Une fille pour mes dix-huit ans », dont le ton était peut-être plus vif encore, et le rythme plus enlevé, mais qui était aussi plus déstructuré à mon goût. Ma préférence va donc à la présente histoire, plus ambitieuse et plus forte dans la photographie de la société chinoise.
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