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Critique de Au_coeur_des_cernes


« Cette expérience avait vraiment quelque chose d'étonnant, que l'on ne vérifiait pas comme cela, en retournant impulsivement sur les lieux. »

J'ai vu le film « All of us strangers » après avoir été intrigué par une bande-annonce en allant voir Dune 2 au cinéma. Ce film m'a impressionné par sa maîtrise scénaristique (mais pas que) sans tomber dans le déjà-vu, je me suis donc renseigné et j'ai été moins enthousiaste quand j'ai vu qu'encore une fois le film était une inspiration libre d'un livre.

« J'avais l'impression de n'être fait que d'eau et d'indifférence. »

Clairement, le livre est aussi hypnotique que le film, il a cette même transition du brut froid vers les larmes qui se forment miroir. de même que tout livre qui porte une adaptation, il contient bien des détails, des petits moments, qui façonnent une richesse qu'on peut difficilement trouver dans un film (par exemple ce jeu de cartes qui différencie fantastique de fantasmé ou la rencontre équivoque avec le père où l'absurde se mêle au rire). En particulier, tous les aspects de la vie du scénariste pour la TV sont quasiment complètement éclipsés dans le film alors qu'ils forment un fond intéressant (vu que réellement vécu par l'auteur) dans le livre. Pareillement, le protagoniste sort d'un divorce sans que cela ne soit anecdotique (ou absent pour le film) mais participe au contraire bien au cheminement du livre.

« Tout ce qu'on fait avec sincérité est beau. (…) Elle m'obligeait subtilement à m'interroger sur le sens à donner à ce baiser. »

Dans le film, on a une relation homo et, dans le livre, une relation hétéro mais franchement cela ne fait aucune différence sur le ressenti.

« - Et maintenant on est dans l'illusion ?
- Pas du tout. Tu as même des poils qui sortent de tes narines. »

Le livre est empreint d'une douce nostalgie mais on dépasse vite ses semblants de dehors tranquilles pour découvrir une palette impressionniste étendue (de l'angoisse qui va jusqu'à l'horreur plus que dans le film d'ailleurs, de l'humour, de la compassion,…) qui en font un tout fascinant. Inévitablement, le livre pousse le lecteur à se questionner. En fait, tout le livre oscille entre déchéance et renaissance et c'est bien parce qu'il se tient sur le fil de la vie qu'il n'en est que plus authentique. Il ne me reste donc plus qu'à voir « Les désincarnés », autre adaptation cinématographique, japonaise dans ce cas, et j'aurai bouclé la boucle.

« Pourtant, même si les gens élevés par leurs parents dans un contexte classique étaient affectés d'une autre manière que moi par leur éducation, j'étais sûr que globalement, eux aussi déformaient la réalité. La différence, résidait, pour chaque adulte, dans son aptitude à gérer et contrôler cette tendance à déformer les choses, et dans sa capacité à lui trouver un sens. »
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