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Critique de TheBohemianWriter


Voilà mon coup de coeur absolu du mois de janvier 2021 !

Si j'avais été intriguée puis assez déçue par "Demande à Modigliani", de Ikue Aizawa (principalement en raison des graphismes), et ensuite magistralement frustrée et en colère de voir la pépite "Act-Age" (Shiro Usazaki et Tatsuya Matsuki) être purement et simplement annulée, je n'avais pas renoncé à voir les portes du monde de l'art s'ouvrir à travers un manga. Tsubasa Yamaguchi a répondu à mon ambition, et de quelle manière !

Blue Period revisite les codes du shonen de manière innovante et extrêmement bien construite. Yatora est un lycéen populaire et brillant, qui passe pour un gentil "bad boy" plutôt classe auprès de ses camarades, tout en étant idéalement dévoué à la réussite scolaire. le modèle idéal de l'élève japonais, en somme. Il se conforme à toutes les exigences de la société autour de lui et souhaite répondre au mieux au désir de ses parents, intégrer une bonne faculté et trouver un bon travail. Mais à trop chercher à plaire aux autres, Yatora passe ses journées à faire semblant, et il est au final un adolescent plutôt triste et voué à la banalité. Jusqu'au jour où il tombe face à la peinture réalisée par un membre du club d'art. le vide qu'il ressentait se pare alors de mille couleurs, et le monde devient vivant et vibre comme jamais autour de lui. C'est décidé, Yatora va renouer avec sa passion si longtemps étouffée, quitte à surmonter des épreuves et à déchirer en petits morceaux cette image de garçon modèle !

Le monde de l'art ne m'a jamais semblé aussi attirant qu'à travers les pages de ce premier tome de Blue Period. On sent toute la passion de l'autrice pour ce domaine, et elle la met au service de son histoire de manière magistrale. Les petits conseils, anecdotes et explications s'intriquent dans le récit d'une manière didactique, titillant notre intérêt et nous permettant d'apprendre en même temps que Yatora, augmentant notre identification à lui. Les dialogues sont soignés et parfois piquants, souvent touchants ou bien drôles. le character design est sublime, incisif et percutant. L'inclusion de véritables oeuvres au sein des pages rend le récit encore plus vivant et absolument immersif. Je ne m'attendais pas à ça, mais ce premier tome m'a littéralement saisie au collet et fait plonger dans son univers, fait de taches de peintures, de débris de plâtre et de reflets bleus entre les gratte-ciel.

Un seul petit regret, que j'avais également exprimé pour la quadrilogie Helvetica (Tsumugi Somei et Shizuka Tsukiba, à jamais à la première place de mon classement personnel) : le fait que le récit se fasse en noir et blanc. Ce code ancestral du manga enlève ici un petit quelque chose, sans altérer pour autant la qualité de ce tome. Des doubles pages en couleur auraient fait exploser le score ! Mais quand même... VIVEMENT LA SUITE !!!!
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