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Critique de gonewiththegreen


Dans les années 1990, la Chine a lancé une grande campagne de collecte de sang. le Henan, région à plus de 80% rurale n'a pas beaucoup de ressource. Mais il y a le sang de ses 90 millions d'habitants. Il y a une industrie en Chine, à partir du plasma notamment, qui fabrique des compléments énergétiques. La demande est énorme.
On retombe alors au Hénan sur un problème vieux comme le monde : le don du sang étant rémunéré et les risques inconnus : le cocktail est explosif. Il faudra que le sang contaminé se rapproche de Pékin , plusieurs années après pour que ces pratiques s'arrêtent. Entre temps des centaines de milliers de paysans ont contracté le virus du SIDA, appelé ici « la fièvre ». On est loin du « responsable mais pas coupable » déjà honteux au niveau de notre pays. La contagion est accélérée par le peu de cas de l'hygiène des collecteurs. Il y a même eu des contagions donneur-donneur : On reliait plusieurs individus à une même centrifugeuse pour accélérer le mouvement et le sang était redistribué aléatoirement.
Un carnage absolu.

C'est cette histoire qui nous est racontée ici, au village des Ding.Les paysans se sont rués sur l'argent, ont construit des maisons et sont morts. le narrateur est un enfant de 12 ans, empoisonné par les villageois parce que son père était un gros collecteur de sang.
L'auteur aurait pu se contenter de narrer ce séisme mais il va pousser encore plus loin l'ignominie des hommes vis-à-vis des ignorants. D'une part, les familles vont se battre pour avoir des cercueils à offrir à leurs morts, et là aussi certains s'enrichiront.
Pire encore, en s'appuyant sur une croyance populaire, il va y avoir un commerce très lucratif pour trouver une épouse ou un époux aux morts, afin qu'il soit heureux dans l'au-delà.
On touche l'ignominie, mais les familles sont joyeuses quand elles obtiennent cette faveur. le désespoir n'a pas de limite.
Il y a beaucoup d'autres choses dans ce livre, beaucoup de piques à l'état Chinois, mais aussi une étude humaine très bien sentie, des rapports troubles, du poids de l'honneur aux actes de désespoir.
Il y a de l'amour, du sacrifice, de la cupidité, de la rancoeur, de l'honneur et beaucoup de tragédie.
Il y a à travers ce texte et les rêves qui l'émaillent, un témoignage poignant, que l'état chinois s'est bien sûr empressé de censurer.La postface que beaucoup ont cité dans leur commentaire est un véritable cri d'amour à ces gens , dont on a volé la vie contre du rêve.
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