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Critique de Musa_aka_Cthulie


Je suis venue à ce manga après avoir vu la saison 1 de son adaptation en série (non animée), Midnight Diner. Et une fois n'est pas coutume, je préfère largement l'adaptation, qui prend davantage son temps (épisodes de 30 minutes) et s'attarde donc plus sur les histoires et ses personnages.


La cantine de minuit est un petit restaurant nocturne, situé dans l'arrondissement de Shinjuku - probablement le plus connu de Tokyo pour les étrangers -, dans un coin assez chaud (bars à hôtesses, etc.) La clientèle y est hétéroclite, mais composée en partie de serveurs gays, de strip-teaseuses, d'acteurs de films pornos. Chaque histoire, qui tient de l'anecdote, va se concentrer sur plat et un personnage (voire deux).


Je n'ai rien à reprocher à la forme : le découpage et la mise en page sont classiques - mais se rapprochant plutôt de la manière classique franco-belge -, ils correspondent bien au sujet ; quant au dessin, sobre, il s'affranchit à la fois des classiques du shojo, shonen, etc. (ce n'est pas nouveau, cela dit), mais s'écarte tout autant d'un réalisme à la Taniguchi.


Oui mais... le scénario est pauvre. Pas parce qu'il s'attarde sur des petites histoires de tous les jours, mais bien parce qu'il ne les développe pas, d'une manière ou d'une autre. 30 chapitres, 29 histoires, chacune d'environ 10 pages. Voilà qui ne laisse pas beaucoup d'espace pour une histoire (ça correspondrait à un épisode de série de 10 minutes à peu près), mais c'est faisable - ça se fait en séries, ça se fait en nouvelles, et ça se fait en BD. Or, le problème, c'est que Yarō Abe utilise toujours la même recette. Donc, en gros, on va avoir systématiquement le scénario suivant :
1) le chef présente un plat + un personnage (éventuellement deux, exceptionnellement trois), le personnage étant un fan du plat en question
2) le personnage est confronté à telle ou telle situation, en général pas très captivante
3) le personnage disparaît pendant un temps
4) le personnage revient au restaurant, avec résolution de la situation de départ (ou une fin malheureuse)
5) Tout les clients deviennent fans du plat de l'histoire
Ce qui revient aussi beaucoup, beaucoup, beaucoup, c'est la rencontre de deux personnages, qui vont se lier d'amitié ou tomber amoureux.


Bref, vous l'aurez compris, j'ai trouvé ce tome 1 très répétitif. Il y a un potentiel inexploité dans ce scénario basé sur des tranches de vie qui n'apportent finalement pas grand-chose. À mes yeux, l'auteur n'a pas su instiller une ambiance chaleureuse, ni même une ambiance tout court. Or, c'est justement sur quoi repose ce genre de BD. Par-dessus le marché, j'ai étonnamment trouvé que les personnages se ressemblaient tous, parce que brossés à très grands traits ; la psychologie passe à la trappe.


Ça ne vous étonnera donc pas si je vous dis que je me suis ennuyée. Je vais tenter le tome 2 à tout hasard (on ne sait jamais, ce sera peut-être mieux), mais sans conviction.


Et puis bon, les BD et la littérature japonaises sur la bouffe (même si c'est pas réellement le sujet ici), j'en ai un peu ras-le bol, vu que plus j'en lis, plus je trouve que ça perd carrément en qualité les années passant. C'est pas le tout de s'engouffrer dans un créneau, encore faut-il en faire quelque chose...
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