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Critique de Fuyating


Waou quel roman ! Et pour une première oeuvre de l'auteure, c'est une sacrée réussite !

Nous sommes rapidement happés par l'histoire, par cette ambiance un peu inquiétante, par la chaleur étouffante de cette Australie sauvage dans laquelle vous risquez de tomber sur des serpents et autres animaux dangereux.

L'auteure nous offre ici une description psychologique poussée d'une enfant maltraitée, d'une famille qui donne l'impression d'être bien sous tous rapport mais dont il ne faut absolument pas se fier à l'image qu'elle donne. C'est bien connu, nous ne savons pas ce qui se passe une fois les portes de la maison fermée.

J'ai été profondément touchée par Joy, cette petite fille qui a des anguilles dans le ventre dès qu'elle sait que son père va sévir. La peur lui colle à la peau, l'attente est insupportable et il est horrible de se dire que personne n'a jamais rien fait pour empêcher ces drames, même si finalement certains se doutaient du dysfonctionnement de cette famille et surtout de la folie du père.

Réel portrait social d'une communauté qui préfère croire à l'image donnée et ne souhaite pas s'embarasser ou s'impliquer dans des affaires complexes et graves, ce roman décrit de façon criante et même llapidaire l'inaction de tout un groupe face au danger auquel fait face certains enfants et à la maltraitance subie par eux.

L'auteure, avec brio, a alterné trois époques différentes : 1942 avec les parents Geroges et Gwen, leur rencontre puis petit à petit la façon dont la situation a dérapé vers un destin inéluctable, 1961 avec Joy et Ruth dans laquelle la petite fille nous fait part de ses peurs et de ses sentiments, puis 1983 lorsque Joy revient au chevet de son père mourant. J'ai beaucoup aimé l'alternance des époques qui nous permet d'assembler les pièces du puzzle au fur et à mesure, de découvrir toujours davantage l'hypocrisie du père, son côté Dr Jeckyl et Mister Hyde, ange en société et démon en famille.

La religion est un autre sujet longuement abordée par l'auteure. Tout au long du roman, nous voyons ce que cela donne quand le culte est poussé à l'extrême. Certains principes religieux ne cessent d'être martelés aux enfants Henderson, et ces derniers grandissent dans la crainte de l'Enfer. le père doit dire au moins tous les jours à la petite Joy qu'elle est "une immonde pécheresse"

Roman extrêmement dense et très bien écrit qui remue le lecteur profondément. Nous ne sortons pas indemne de cette lecture que je trouve nécessaire. Il ne faut pas oublier que ces situations existent malheureusement toujours.
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