L'empereur et le cerf-volant

Histoire classique qui dit qu'il ne faut jamais négliger les plus petits car le salut peut venir d'eux, que la valeur n'attend ni les années ni la taille (mais j'aimerais bien des histoires aussi où il ne faut pas négliger les plus petits ou les plus faibles non parce qu'ils deviennent des héros, mais juste parce qu'ils ont les mêmes droits que nous, parce que ça s'appelle la solidarité, la tolérance, rien de plus. Mais ça c'est un livre que j'attends encore et c'est un autre sujet…). Rien de bien nouveau dans la façon dont cette histoire est contée, sinon qu'elle se passe en Chine et que c'est la fille de l'empereur elle-même qui nous fait la démonstration.
Non, l'originalité de cet album est dans les dessins, qui sont comme des photos de papiers découpés chinois, colorés d'une aquarelle dans des camaïeux de brun, de bleu ou d'autres couleurs selon les pages. Ces frêles bandes de papier aux couleurs très délavées sr le fond blanc glacé du livre occidental donnent une impression de fragilité affirmée qui appuie joliment le propos sans que le lecteur en ait conscience. Cela donne un intérêt artistique certain à ce livre et donne envie de tourner les pages dans un sens, dans l'autre, et puis encore, mais toujours avec précaution de peur de froisser ou de déchirer ce papier tout fin qui s'envole en cerf-volant sur la feuille.
Un bon livre des enfants qui entrent à peine dans la lecture autonome et qui pourront tourner les pages dans le silence d'une lecture personnelle et s'appuyant sur des images agréables aux yeux pour se remémorer l'histoire qu'un lecteur adulte leur aura déjà conté. Un livre qui invite à un moment de lecture silencieuse.