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Critique de Osmanthe


Cheveux emmêlés (Midaregami en japonais) est un superbe recueil de poèmes de la plus grande poétesse japonaise du siècle dernier. Il s'agit de son premier et plus célèbre recueil, paru en 1901. Il utilise la forme la plus ancienne de la poésie nippone, le tanka, qui comporte 31 syllabes. C'est donc une forme courte, très régulière, mais sans rimes, qui n'est pas sans rappeler les haïkus, tant ils permettent de saisir en condensé une impression, un instant du temps, comme un arrêt sur une image, une émotion.

Ces poèmes peuvent apparaître minuscules, donc, mais peuvent aussi être lus soit en continuité, comme un déroulé cohérent, soit picorés ici ou là, car les mêmes thèmes reviennent souvent, la forme est plus circulaire que narrative à l'intérieur des six chapitres indépendants que sont : Pourpre, Fleurs de lotus sur l'eau, le Lis blanc, Femme de vingt ans, Les Danseuses, Pensées de printemps.

Le chant, la danse, la musique, la peinture et la poésie se mêlent pour faire jaillir une forme d'émerveillement. L'amour est omniprésent, et c'est sa naissance, accompagnée de tous ses sentiments mélangés qui nous est contée : confusion réel/imaginaire, attente, jalousie, solitude, passion et sensualité... Tekkan Yosano, autre poète japonais, l'inspire artistiquement et sentimentalement. Il est encore marié, mais ils vivent déjà la relation qui les conduira à s'unir officiellement quelques mois après la parution de ce recueil qui la rend célèbre dans son pays. Ils vécurent heureux et eurent onze enfants !
La sensation est d'autant plus belle que le lecteur se sent transporté dans une ambiance toute japonaise : le koto, le kimono, Kyôtô, les fleurs des arbres fruitiers sont souvent évoqués...Ces fleurs qui associées aux couleurs très représentées figurent l'image du printemps, métaphore de la jeunesse, de l'espoir et des transports amoureux quelque peu transgressifs pour l'époque. C'est aussi l'expression, hardie, du bonheur féminin, qui fait de ce superbe recueil une oeuvre moderne.

Un grand plaisir de lecture d'une auteure et d'une oeuvre qui mériteraient d'être plus connus en France, comme le prestigieux éditeur Les Belles Lettres a voulu brillamment en témoigner.



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