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Critique de KiriHara


« le coeur percé » est la 30e enquête du détective marseillais Marius Pégomas, un personnage créé en 1936 par l'énigmatique Pierre Yrondy.

La série, formatée en fascicule 32 pages double colonne (des récits d'environ 13 000 mots) et éditée par La Baudinière comporte 35 épisodes et prend la suite d'une autre série du même auteur chez le même éditeur et publiée au même format : « Thérèse Arnaud, espionne française ».

Pierre Yrondy est assez difficile à cerner et si son nom apparaît en tant que journaliste, directeur de théâtre, auteur de théâtre et de romans, on ne sait rien sur sa vie personnelle.

Marius Pégomas est un détective fantasque aux méthodes étranges, mais qui résout toutes les affaires qui lui sont confiées, faisant bien souvent la nique aux policiers et aux juges chargés des enquêtes sur lesquelles il est lancé.
Madame Sacramento est une commençante appréciée dans son quartier et qui s'absente rarement. Mais, quand elle doit le faire, elle n'hésite pas, chaque fois, à prévenir ses voisins de son absence afin qu'ils puissent prévenir les clients qui se rendraient à sa boutique.

Mais voilà plusieurs jours que la boutique de Valentine Sacramento est fermée et celle-ci n'a laissé aucune consigne aux voisins.

Aussi, quand une odeur pestilentielle se fait sentir à travers les portes de l'échoppe, le voisinage craint le pire pour la pauvre dame et une personne ne tarde pas à prévenir la police.

Sur place, le commissaire constate que la porte de la boutique n'a pas été forcée et, une fois que le serrurier est parvenu à ouvrir la porte, on découvre, à l'intérieur, un cadavre, la gorge tranchée, mais il ne s'agit pas de Valentine Sacramento, mais d'un Chinois.

Aussi, le commissaire ne tarde pas à soupçonner la commerçante d'être l'assassin et, quand celle-ci débarque, malgré sa surprise, elle est rapidement arrêtée.

Mais Flora, l'épouse de Marius Pégomas, le célèbre détective marseillais, connaît un peu la commerçante et ne peut imaginer qu'elle soit coupable. Aussi, Marius Pégomas va-t-il chercher à prouver l'innocence de Valentine Sacramento, donc, découvrir le coupable et le mobile du meurtre.

Pour ce faire, il n'a que le compte-rendu de l'affaire publié par les journaux, mais le célèbre détective n'a pas besoin de plus pour trouver une piste...

Épisode classique et très représentatif, dans le fond, de l'ensemble de la série et dans la forme, de la seconde moitié de cette même série.

Dans le fond : la police piétine, arrête des innocents, fait n'importe quoi et se rend ridicule, pendant que Marius Pégomas, au nez et à la barbe des autorités, va arrêter les coupables.

Dans la forme : Pierre Yrondy persiste à ignorer les particularités de sa plume qui avaient égaillés les 15-20 premiers épisodes : métaphores hasardeuses, rupture de temps, phases ultra-courtes qui pouvaient surprendre, parfois faire sourire, mais qui conféraient aux écrits un semblant d'originalité.

De même, dans une volonté de se conforter au récit policier classique, Pierre Yrondy a atténué quelque peu le côté fantasque de son personnage. Malgré cela, Marius Pégomas demeure atypique et drôle, mais semble moins loufoque qu'à l'origine.

Mais, comme la taille du texte demeure peu ou prou la même (13 000 mots en moyenne), Pierre Yrondy n'a pas vraiment l'occasion de compenser la perte humoristique par un gain de suspens. 13 000 mots ne suffisent pas à développer une réelle intrigue, encore moins à la résoudre clairement, qu'en rabotant un peu le défaut inhérent aux premiers épisodes : un cheminement de déduction pour résoudre l'enquête qui demeure floue aux yeux du lecteur, Pierre Yrondy ne compense pas réellement la perte due à une moindre excentricité de son personnage.

Malgré tout, les épisodes se lisent toujours aussi rapidement et agréablement, même si l'on ne peut que regretter l'aspect plus lisse et plus sage du héros.

Au final, un épisode très représentatif de la seconde moitié de la série, avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. On ne peut que regretter l'absence du Docteur Mercadier qui amène souvent le sourire du lecteur.
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