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Critique de Merik


Ce roman habité ressemble à un long cri enfiévré, parfois de tristesse résignée, parfois de colère révoltée. Il fait le lien entre la guerre d'Algérie, l'immigration forcée et notre société, à travers une saga familiale sur trois générations. Une famille à l'origine algérienne, marquée du sceau du déracinement. Ali le grand-père prospère avec son pressoir à olives tombé du ciel en Kabylie. Hamid le fils construit sa vie entre exil, camp de Rivesaltes, intégration française. Naïma la petite-fille se débat en France contre la chape de silence, rempart de famille.
Un récit toujours au présent comme un coup de poing permanent, sans la saveur romanesque du passé simple imparfait qui éloigne tant de la réalité. L'emploi du présent inscrit le passé dans les gestes quotidiens, empêche de se dire que c'est fini tout ça, au contraire les étages générationnels se mêlent pour ne former qu'une histoire troublée, inscrite dans les gênes harkis de Naïma sans qu'elle sache trop pourquoi.
"Ils taisent leur histoire individuelle et ses complexités, ils acceptent en hochant la tête une version simplifiée qui finit par entrer en eux, par recouvrir la mémoire et quand leurs enfants voudront creuser en dessous ils découvriront que tout a pourri sous la bâche de l'amour sans faille et que les vieux disent qu'ils ne se souviennent plus.".

Il y a dans ce récit comme une urgence à dire les choses pour le narrateur, à les lire pour le lecteur.
J'ai été scotché par la puissance de ce roman (comme beaucoup d'autres lecteurs ici).
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