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Critique de Patsales


Ce roman très documenté présente une synthèse impeccable de la guerre d'Algérie et de ses conséquences sur 3 générations. C'est intéressant, pertinent, bien écrit; ce serait dommage de ne pas le lire.
Je trouve très bien qu'il ait reçu un prix de jeunes lecteurs: la guerre d'Algérie n'est pas la partie de l'Histoire de France la mieux étudiée en classe, alors que (parce que) elle irrigue encore grandement notre société.
Mais bon, qu'est-ce qu'on apprend, finalement, dans ce roman? Sur le plan factuel, c'est sûr, on a l'essentiel, un vade-mecum bien fichu, et ce n'est pas rien.
Mais sur le plan humain ? Zeniter nous offre un déroulé linéaire où le plus surprenant est expédié au tout début : qu'un pressoir d'olives puisse sinon tomber du ciel du moins surgir de l'onde et faire la fortune d'une fratrie. Ensuite, les « événements », la trahison (relative), la fuite, la relégation dans des camps en France, le racisme (un peu), la réussite des 2° et 3° générations, le rapport ambigu au pays d'origine... Rien que de très convenu, qu'auraient pu me raconter les gens que je fréquente, cultivés, pas vraiment religieux, voire que je pourrais raconter, moi qui n'ai pas d'ancêtre exotique connu, parce que dès la 2° partie le récit qui est fait est celui du provincial monté à la capitale, dont le bagage culturel l'extirpe de son milieu d'origine, qui n'a plus grand chose à dire à sa famille... une situation classique, en somme, qui fait que pendant les ⅔ du roman les affres des Zekkar pourraient être ceux des Martin sans que le sens de l'histoire en soit affecté (surtout si on imagine un grand-père Martin revenu vaguement honteux de la guerre d'Algérie).
Pour autant, je n'ai pas lu ce récit comme une histoire universelle, plutôt comme une fusion maladroite entre l'autofiction (que revendique Zeniter à la fin de son livre) et l'épopée historique. Mais l'épopée tourne court faute de confronter les vérités antagonistes de chacun. Ce que Zeniter fait dire et penser à ses personnages correspond à mon champ d'expérience et de compréhension. Les réactions de Naïma aux attentats de Paris, je les avais déjà toutes lues dans les papiers du Monde... Rien donc dans ce livre qui m'ait bousculée, interrogée, intriguée. Rien qui n'ait fait bouger mes croyances ou chavirer mon horizon.
Hamid, c'est moi; Naïma, c'est moi. Alors que je lis pour devenir d'autres.
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