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Critique de Esorlecram


Naïma est le fil conducteur du roman. Française d'origine algérienne, la trentaine, elle ressent le désir de découvrir ses racines. C'est sans doute un peu Alice Zeniter elle-même.
Dans la première partie, elle intervient peu et c'est tant mieux. Elle laisse parler son grand-père Ali, qu'elle n'a jamais connu, et sa nombreuse famille. On les voit vivre de l'intérieur cette période troublée que fut la « guerre d'Algérie ». Ali était riche. C'est sans doute pour cela qu'il a choisi le camp de la France. Mais après l'indépendance, les anciens maquisards veulent se venger de ces « collabos » nommés harkis. Ali et sa famille doivent fuir et se retrouvent en France. L'image idyllique de ce pays s'écroule quand ils se voient parqués dans des camps pendant longtemps avant de loger dans un HLM assez sinistre. C'est agréable à lire, intéressant aussi vu le contexte historique.
La seconde partie braque les spots sur Hamid, fils aîné d'Ali et père de Naïma. Hamid est arrivé en France vers l'âge de 8 ans. C'est un francophile convaincu qui refuse de penser à l'Algérie. Il a du mal à assumer son rôle d'aîné (un second père pour ses frères et soeurs) et celui de secrétaire, de traducteur car c'est l'intellectuel de la famille. Il en ressent parfois de la culpabilité. Tout cela c'est Naïma qui le raconte et c'est bien dommage car à aucun moment on ne se retrouve dans la peau d'Hamid. Ce chapitre ressemble à une longue étude de psy sur Hamid. De plus, le style est assez froid, les phrases trop longues.
Dans la troisième partie, Naïma se raconte elle-même. C'est donc plus naturel même si son introspection reste un peu trop théorique. Son boulot lui donne l'occasion de partir en Algérie. Elle hésite longuement mais finit par y aller, retrouve le village d'Ali et les membres de la famille qui y sont restés. Elle s'y sent bien un jour ou deux, mais comprend qu'elle est française et qu'il ne faut pas espérer trouver davantage de sens à la vie par un retour aux sources.
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