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Critique de Totophe17


À la fin du tome 1, Wadji s'est enfui de chez sa famille d'accueil, les Guitry. Il ne maîtrise pas correctement le français pour s'exprimer mais il est capable de comprendre : il a surpris une conversation des ses "parents" avec la personne en charge de son placement, ceux-ci ne comprennent pas l'attitude de Wadji mais surtout ne la supporte plus et ils ont décidé de renoncer à l'adoption.

Wdaji est retourné à la rue. La famille Guitry ne sait pas où il est parti, s'il s'agit d'une "simple" fugue. Peu à peu, ses parents adoptifs prennent conscience que leur attitude n'est peut-être la plus adapté. le retour de leur fils les amène à se poser des questions. Ils vont finalement retourner vers l'association pour l'adoption pour expliquer qu'ils ont changé d'avis.

Pendant ce temps, Wadji vit comme un SDF ou plutôt survit. Il s'attaque aux gamelles des chats errants nourris par une vieille dame, il fait les poubelles d'une baraque à crêpes. Wadji a trouvé refuge dans un "château". Toute sa famille se mobilise pour le retrouver, c'est devenu vital pour eux.

Zidrou et Monin nous livre une BD pleine de sensibilité. Ils évoquent les difficultés liées à l'adoption. Adopter est un acte important, c'est un acte d'amour mais cela doit être un acte réfléchi. Il n'est pas facile d'adopter un enfant de 10 ans venant d'un pays en guerre, ayant vécu des moments très difficiles, devant faire des deuils et surtout oublier. Il est nécessaire d'apprendre à "s'apprivoiser", à se connaître pour renaître. Car il s'agit bien d'une renaissance pour l'adopté(e) mais aussi pour les parents adoptifs.

J'ai aimé la sensibilité des personnages. La mère adoptive de Wadji va choisir de rester sous une pluie torrentielle pour attendre son "petit", comme cherchant à s'autopunir pour effacer sa faute initiale. Cette pluie va peut-être la purifier, elle est peut-être annonciatrice de la pluie de coeurs.

Zidrou et Monin nous amènent à réfléchir sur des sujets difficiles comme l'adoption et le statut des réfugiés. J'ai aimé aussi les "fantômes" de Wadji. Il doit vivre et survivre seul dans un pays inconnu dont il ne connait ni la langue ni les codes. Son parcours de réfugié lui a permis de développer des compétences pour résister, trouver sa subsistance. sa nouvelle famille l'a rejeté, il doit faire seul. Mais ses "fantômes", sûrement sa famille biologique, l'accompagnent comme dans son parcours initial. Wadji doit aussi faire un deuil, le deuil de la vie d'avant, le deuil de celles et ceux qu'il a aimé. Il doit s'autoriser à être à nouveau heureux, à aimer d'autres personnes et comprendre que cela ne veut pas dire qu'il rejette son passé et sa famille biologique. Wadji doit accepter la résilience et ce n'est pas si simple. C'est lui qui va adopter sa famille.

Le graphisme de Arno Monin me réjouit toujours autant ainsi que sa mise en couleurs. Je trouve que l'association du talent de Zidrou et de celui de Monin permet d'obtenir une belle BD, agréable à lire et nous amenant à nous poser des questions. C'est une lecture qui ne laisse pas indifférente et qui remue les tripes. Après avoir terminé les deux cycles, autour du thème de l'adoption, j'attends avec impatience de le cycle 3 annoncé par les auteurs à la fin de l'ouvrage.

Belle lecture.
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