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Critique de lesepicurieuses


La porte de la mer … ou la porte de l'amer. Car oui, c'est un goût un peu amer que cette lecture m'a laissé en bouche.

Pourtant la découverte du menu m'avait fait saliver : à la lecture du synopsis de la maison d'édition, il me semblait qu'il y avait dans ce roman tous les ingrédients d'un mets réussi aux saveurs subtiles, sucrées, épicées : un enracinement historique fort dans l'Algérie du 20ème siècle, un ancrage important dans des lieux que je rêve de découvrir, un personnage de femme intéressant et touchant que l'on suit tout au long de son parcours initiatique. Malheureusement, cette la recette s'est avérée légèrement fade, le dosage des éléments étant mal équilibré et frustrant mes papilles exigeantes.

Je dois concéder que l'auteur excelle à raconter et expliquer les rouages complexes d'une société algérienne en pleine mutation, évoluant au fil du siècle entre guerres et corruption, crimes et impunité, extrémisme religieux et dépravation. de façon brève, claire et précise Youcef Zirem parvient à nous faire découvrir et comprendre les enjeux importants du 20ème siècle algérien : le talent d'historien et de journaliste de l'auteur est incontestable !

Mais une question reste en suspend alors que je referme le livre : Pourquoi un roman ? Pourquoi une fiction ? Car l'Histoire politique et celle des lieux ne cessent de prendre le pas sur la fiction. Tout au long du roman la narration passe sans cesse de la petite histoire à la grande Histoire mais bien souvent le lien sonne faux, la transition semble forcée. L'imbrication ne fonctionne pas, l'histoire d'Amina m'est apparue comme un simple prétexte à l'explication du contexte socio-politique ou de la genèse des lieux.

Les longues parenthèses historiques qui entrecoupent l'action, bien loin d'apporter de la profondeur à celle-ci, ou même de créer du suspense et de l'attente chez le lecteur, empêchent au contraire ce dernier de « plonger » véritablement dans le récit, de s'attacher aux personnages, de ressentir avec eux bonheur et tensions. le récit n'est pas parvenu à susciter chez moi des émotions alors même que les faits qu'il raconte auraient pourtant dû choquer, réjouir, révolter, attendrir, ou attrister.

Une découverte en demi-teinte mais intéressante qui donne tout de même envie d'aller voir plus loin dans les publications de Youcef Zirem et dans l'histoire de l'Algérie, peut-être en lisant un jour « L'homme qui n'avait rien compris ».
Lien : http://lesepicurieuses.fr/la..
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