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Critique de Apoapo


Ce petit livre, presque une plaquette, ressemble à un monologue de Café du Commerce. L'auteure (qui préfère le terme « autrice ») y répète avec enthousiasme et légèreté ses propres raisons de refuser l'enfantement, regroupe celles d'un échantillon minime (13 femmes, 3 hommes) d'autres « childfree » en trois catégories principales – l'écologie, les raisons financières, le féminisme – et enfin, ce qui constituait l'intérêt fondamental de ma lecture, répond aux reproches, aux attaques d'une virulence inouïe, dont les femmes revendiquant ce choix de vie sont les victimes. La plupart des courts chapitres, qui malgré la minceur du texte n'évitent pas les redites et les errances d'une conversation à bâtons rompus, sont introduits par l'extrait d'un témoignage, très marquant, à l'instar de celui qui se termine par l'agression verbale subie par Caroline, dont rien ne porte à croire qu'elle serait insincère : « Tu devrais te suicider car ta vie ne sert à rien » (p. 59).

Ma déception face à cette lecture porte sur les points suivants :
- la faiblesse de l'analyse en général, de celle de ce déversement inconsidéré de violence en particulier ;
- le sentiment (conséquent) de n'avoir rien appris, hormis les seules données statistiques tirées d'une enquête INED-INSERM de 2010 (« Fécondité, contraception et dysfonctions sexuelles ») qui chiffre à 6,3% les Français et à 4,3% les Françaises qui ne souhaitent pas avoir d'enfant (cit. p. 28) ;
- et surtout, d'abord, et continuellement, l'agacement devant la publication d'un texte vierge de toute relecture par un correcteur ou a minima par un éditeur consciencieux, texte qui est donc truffé de fautes de français – grammaticales, lexicales, d'expression... La fraîcheur du registre de « l'oralité écrite », oxymore qui a tout son sens dans les écrits des blogs, en est à mon goût irrémédiablement gâchée dans une publication sur papier. Et l'auteure, hélas, ne saurait que très peu en être tenue pour responsable.



Cit. recopiée sic avec le plus grand soin... :

« On assène rarement de questions un petit couple qui annonce qu'ils vont devenir bientôt parents, on ne leur demande jamais ce qui leur a pris de vouloir fonder un famille. Ma question est donc : pourquoi, dans le sens inverse, chacun se sent le droit d'y ajouter son grain de sel et d'exposer ouvertement son désaccord, son mécontentement voire sa colère à ce sujet ? » (p. 94)
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