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Critique de Klergau


Saint-Denis Garneau, Regards et jeux dans l'espace - Poésies - 1916 -

Journal de lecture - 22-23 janvier 2024 -

J'aime, à l'occasion, revisiter ce recueil découvert pendant mes années de collège. Je me retrouve dans un monde familier et ses poèmes sur l'enfance et les enfants, les premiers, me parlent et m'interpellent toujours autant. Quelle finesse et quelle clairvoyance dans son regard sur eux ! Puis viennent les arbres et leur complicité avec le vent, je les avais oubliés ! Il y a aussi, chez lui, la tristesse et la désespérance si bien nommées.

Ses poèmes sont simples et accessibles même si certains me semblent un peu étrangers, plus obscurs pour moi, mais cela appartient aussi à la richesse de la poésie et à son mystère qui rejoint si bien cette part de mystère de tout être humain et que seule la poésie peut approcher, il me semble. Ils ressemblent parfois à de courtes histoires, à un dialogue avec les choses ou les êtres même s'ils ne répondent pas, à un monologue intérieur aussi de temps en temps.

«  Dans ma main
Le bout cassé de tous les chemins »

Ces deux vers représentent pour moi tout l'itinéraire du poète, sa solitude irrémédiable et son enfermement en lui-même. La préface de Marie-Andrée Lamontagne dans l'édition de Fides décrit très bien son parcours et ce que l'essayiste Jean LeMoyne a dit de la société étouffante de l'époque. En outre, la lecture de son journal personnel nous met en contact avec sa conscience scrupuleuse et son mal être que l'on sent dans ses vers.

Il y a des passages très noirs dans ce recueil, mais je poursuis ma lecture pour comprendre d'une autre façon son tragique destin et les reflets de son univers intérieur. On ne peut s'empêcher d'être troublé par certains vers qui expriment sa détresse de façon si claire et si précise : « C'est eux qui m'ont tué » .

J'y reviendrai, mais je ne suis pas certaine de relire un jour la dernière partie du recueil trop troublante et trop noire. Sa sensibilité, peut-être trop grande, a été à l'origine de sa détresse dans ce temps de «  la grande noirceur ».
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