Un Noël sans nom et autres contes...

– Regarde-moi, conseilla Jatalan sur un ton de psychiatre, je suis sérieux, on ne fait pas ça. On ne met pas des boules sur une plante, ce n’est pas normal. Je veux bien qu’on respecte les traditions, je suis pour le multiculturalisme, mais il y a des limites à la tolérance.

(Chapitre de Noël - Oren Miller)

-Certains disent que c'est pour célébrer la naissance d'un prophète, d'autres expliquent que ça symbolise plutôt le renouveau de la nature, et enfin une minorité pense que c'est pour célébrer les métiers de l'artisanat et du commerce.

-Et pour ça, vous foutez au milieu de la pièce une plante que vous taillez en triangle et que vous décorez ?

- Vous avez une tradition qui consiste à foutre un truc, dont on ne sait même pas si c’est une plante en pot ou un arbre, en plein milieu d’une pièce pour lui coller des boules sur les branches?
- Heu… Eh bien, oui.
- Faut arrêter de faire ça.

Le train cavalait, cavalait, cavalait.
Jano s’ennuyait, s’ennuyait, s’ennuyait.
Son téléphone vrombit dans son manteau. Il tourna un œil vague sur le petit écran si pratique et si envahissant.
Ne vous endormez pas !
Satané vieux schnock. Jano n’était pas du genre à rater ses arrêts. On ne devenait pas le meilleur livreur de la compagnie en ratant ses arrêts.

(Planète froide - Romain Delplancq)

Un spectacle affligeant. Comment pouvait-on vivre avec autant d’aisance et être asservis ainsi à un folklore, à une société qui ne cachait plus son désir de contrôle?

(Enfants perdus - Nicolas Debandt)

- Je savais que ces rennes supersoniques étaient une mauvaise idée. Connerie de moteurs plasma!

"Parce que vous finissez par grandir. Et qu'en grandissant vous oubliez la magie, malheureusement." — David Bry, Le long sommeil (Un Noël sans nom)

La faim cède alors la place à la curiosité. Qui peut bien être l’enfant esseulé en cette chaumière? Il retient son souffle pendant qu’il se penche sur le visage innocent à ses pieds. Une paire de lunettes y est toujours portée. Effaré, il observe ses propres traits dans leur reflet.

(Vers l'an - Adrien Mangold)

Mais voilà bien longtemps que la colline n’avait plus de place, et que rien ne semblait pouvoir garantir la santé mentale du père Noël. Car il s’agissait bien de lui, de cet homme providentiel et généreux, échoué sur un caillou perdu en pleine mer. Maudit caillou. Voilà bien longtemps que le vieillard avait fait tomber son manteau rouge et troqué ses damarts contre des nippes plus légères. Encore une chance que sa hotte fût sortie intacte du sinistre…

(Un Noël sans Nom - Feldrik Rivat)

La guirlande démantibulée émettait encore de faibles « Hello ! Le soleil brille brille brille ! » au loin. Frisk, d’un puissant coup de batte, fendit le crâne du nain en céramique. Une longue fissure zébra son visage. Au second coup, le bonnet explosa, et au troisième, tout le visage partit en morceaux dans un bruit de pot de fleurs cassé.

(Hell, le soleil br… br… br… - John Ethan Py)