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Critique de RChris


Dans une note finale, José Rodrigues Dos Santos nous explique : “Le défi pour ce roman a consisté à tisser une histoire autour de la conscience animale, de l'intelligence et des émotions des animaux, une intrigue où les animaux seraient eux-mêmes à la fois le thème du livre et les protagonistes, mais d'une manière différente de celle qui est habituellement employée lorsque les animaux jouent un rôle dans une fiction… pour ce faire, j'ai choisi le roman policier, même s'il est évident pour moi que ce livre ne peut être décrit stricto sensu comme un policier.”
Cette note aurait peut-être dû être introductive, ou j'aurais dû la lire en préalable car l'intrigue policière est un peu une arnaque, prétexte à de longues digressions sur la cause animale, ses conditions de vie dans l'élevage extensif et la destruction de la planète que cet élevage produit.

Ceci dit, le propos est bien documenté, la démonstration est implacable et surprenante de la part de “l'un des plus grands auteurs de thrillers scientifiques en Europe, " dixit la quatrième de couverture.

Dès lors, ce qui était l'originalité de ce livre devient le thème principal qui nous capte. L'étude éthologique de l'auteur portugais est fouillée lorsqu'il nous parle des animaux, de leur intelligence, de leur langage, de leurs émotions, de leurs sentiments… en donnant la part belle aux primates.
Puis l'auteur nous parle de l'élevage industriel : des conditions “inanimales” d'élevage et d'abattage des vaches, des cochons, des poulets.
C'est quand il passe aux effets nocifs de l'élevage intensif que l'auteur martèle sa thèse :
“Mais combien de politiques parlent du problème de l'élevage industriel, qui contribue bien plus au réchauffement climatique que tous les moyens de transport de la planète réunis ? pour quelle raison les gouvernements nous encouragent à passer à la voiture électrique, en se donnant ainsi l'air de se préoccuper d'écologie pour capter les voix de l'électorat vert, mais continuent de subventionner massivement la production animale, finançant et encourageant par ce biais le croissance de l'activité humaine qui contribue le plus à la déforestation de la planète, à la consommation d'eau douce, à la pollution, à la fin de la biodiversité et aux émissions de gaz à effet de serre ?”


Pour bien asséner le message, l'auteur illustre ses propos avec force schémas : celui d'un steak d'un kilo qui a besoin de 13 000 litres d'eau pour être produit.
Celui de l'homme qui consomme 1,5 l d'eau par jour quand chaque animal d'élevage utilise en moyenne 150 litres en tenant compte de tous ses besoins.
Enfin le troisième dessin montre que chaque être humain qui mange de la viande dépense chaque année 1,5 millions de litres d'eau !

Ce livre est sensé être un thriller dont l'intrigue, nous dit David au pseudo de “TrueDuck”sur Babelio : “L'histoire se résume sur un timbre poste : le meurtre d'un soigneur d'animaux. Tout accuse la femme de Norhona. Elle s'enfuit face à la police. Son mari va tenter de prouver son innocence en... s'enfuyant aussi…”

Vous l'aurez compris, c'est la thèse de l'existence d' ”Âmes animales” qui m'a marqué, même si se faire administrer une leçon est parfois ressenti de manière dérangeante.
Il nous propose une bibliographie de cinq pages en fin d'ouvrage, malheureusement presque tout en anglais.

Je mesure parfois l'intérêt d'un livre à la durée qu'il vous habite, ce que j'appelle la caudalie littéraire, je ne pourrai pas me défaire d'ici tôt des images affreuses et des réflexions écologiques de ce livre.

Un livre à vous faire choisir un plat végétarien au restaurant comme le héros de ce livre qui prend “une petite salade”. Pour ma part, le Bibimbap sera au tofu ce soir.
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