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Critique de OZALID


LA LUNE DANS LES CHEVEUX
(Collectif de haïkus – Éditions L'Iroli)



Le dernier né des Éditions L'Iroli est sorti – comme son nom l'indique – pendant la pleine lune de Juin.
88 auteurs (auteures plutôt, tout au féminin, cette fois) célèbrent en trois lignes enjouées les nuances et les secrets des corps de femmes. Évidemment… qui peut mieux parler des femmes que les femmes elles-mêmes ?
Pas tout à fait vrai ! a dû penser malicieusement l'éditrice puisque l'ouvrage nous livre en SURPRISE le regard (expert ?) d'un auteur masculin. Bien dans le ton, sa participation, il faut le reconnaître. Citons :

sans livre en TGV
trois heures vingt
à feuilleter son corps
(page 54)

Moi, c'est le recueil de L'Iroli que je j'ai feuilleté et feuilleté encore… en boucle. Pour le bonheur de retrouver l'authenticité de ces petites scènes qui me sont si familières, pour mener jusqu'au bout l'exploration de ce corps qui me permet de communiquer avec le monde environnant. Les cinq sens sont ainsi déclinés sur tous les tons et je me garderai bien de me livrer à d'insipides statistiques : combien de mains, d'oreilles, d'yeux, de nez, de langues…
« Tout est bon chez elle » chantait Brassens et tout est bon aussi dans cette corbeille de haïkus.
Je serais bien embarrassée de faire un choix pour savoir « sur l'île déserte », lesquels emporter. Mais pourquoi se restreindre à une sélection alors qu'il n'ya qu'à tourner les pages et picorer de ci de là, une fois en espagnol, une fois en Français. Eh oui ! Comme il est de tradition à L'Iroli, les haïkus sont au minimum bilingues.
Tout est bon chez elles, donc…
Ces « ELLES » d'aujourd'hui, en parfaite harmonie avec ces haijins japonaises du temps passé. Et les fragments (pris dans le sens noble du terme) de femmes, s'assemblent, se répondent, s'ajustent comme dans un puzzle. Chaque haïku de chaque auteure se trouve ainsi subtilement à sa juste place pour le plus grand plaisir de la lectrice que je suis.

Et puis, le livre refermé, les yeux se charment encore de cette couverture bleu nuit où se prélasse une femme (la femme ?) auréolée de lune : magnifique illustration de Marc Hanniet.
C'est au même artiste qu'on doit les illustrations intérieures. Et alors, on rouvre le livre à la recherche de ces esquisses féminines stylisées, sublimées…. On s'attarde à nouveau sur un parfum, une image que l'on avait un peu occulté aux premières lectures. Comme par exemple,

l'odeur du vent
dans mes cheveux entremêlés
seul le chat la sent
(page 10)

Il ne me reste plus qu'à souhaiter un deuxième tome sur le même thème. Il y a tant à dire encore !
Les Éditions L'Iroli en sont à leur troisième recueil collectif de haïkus. Pour mémoire :
Le bleu du martin-pêcheur (sur les oiseaux) 2007
La rumeur du coffre à jouets (sur l'enfance) 2008




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