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Critique de Poljack


Une rumeur prétend que Morgan of Glencoe serait apparue spontanément, sans l'aide de mère ni de père, par une nuit de pleine lune, au coeur de Brocéliande… Des ragots, bien sûr !
Mais dans quel élixir a-t-elle trempé sa plume ? de quel sortilège aussi doux que le miel, aussi traître que le plus subtil poison a-t-elle enduit ses mots pour m'avoir ainsi pris dans ses rets ?
Son philtre est non seulement puissant, mais il agit aussi avec une rapidité foudroyante. Dès les premières lignes, j'ai été happé par cet envoûtement. Lire Si loin du soleil, c'est comme regarder, hypnotisé par ses prouesses, une danseuse sur un fil… Drôle de métaphore, me direz-vous ! Et pourtant, il y a bien de ça, dans ce roman : la grâce et l'équilibre. Oui, la plume de Morgan of Glencoe danse, comme une jeune funambule, avec légèreté et élégance, assurance aussi, et l'on ne cesse de retenir son souffle tant le danger est omniprésent.
Bien loin des poncifs du genre, son monde n'a rien de manichéen ; l'action ne se déroule pas dans une contrée imaginaire, à une époque incertaine, ni ne raconte la sempiternelle lutte des gentils contre l'incarnation du mal absolu, mais se passe d'une certaine façon de nos jours, dans un Paris qui n'est pas celui que l'on connaît, certes, mais dont on imagine fort bien qu'il aurait suffit d'un rien, d'une pichenette de la Providence, d'un éternuement du Destin, pour que l'on vive dans cette société-là…
Bien sûr, on y rencontre Roi, Reine, Prince et Princesse, Père et Fille… et bien sûr, on y croise des créatures magiques. On est bien dans le Conte. La Fantasy, comme on dit depuis qu'Amazon a américanisé le business littéraire. Ou encore la Geste, comme le définit le titre de cette Saga, La Dernière Geste, dont Si loin du soleil est le premier tome. Mais qu'importe après tout l'étiquette que l'on y colle. Ceci n'est qu'affaire de libraire, de bibliothécaire. Pour le lecteur, le seul classement qui compte n'est-il pas celui du plaisir ? Et du plaisir, j'en ai été submergé, à la lecture de cet ouvrage.
J'ai parlé d'équilibre… Oui ! Parce qu'entre mille autres petits bonheurs, on a cette sensation de parfaite harmonie telle qu'on la ressent parfois à contempler un paysage et qui nous fait dire que le monde est merveilleux. Et merveilleux, ce récit l'est aussi au sens surnaturel du terme, à travers ses personnages extraordinaires qui ne doivent rien aux histoires trop de fois entendues sur les elfes, nains et monstres de tout poil… à travers cette société à la fois moderne et médiévale qui nous paraît soudainement tellement réelle.
Malgré la richesse des descriptions, tant de ce monde que des gens qui le peuplent, de l'aspect physique, psychologique et émotionnel des personnages, de leurs faits et gestes, tout paraît clair, presque épuré, évident, et il s'en dégage pourtant une douce chaleur. Mais méfiez-vous ! Cette douceur cache des griffes acérées, plus fines et plus tranchantes que le meilleur acier, et vous refermerez ce livre exsangue, le coeur lacéré, avec un seul désir : celui de vous soumettre encore à la magie de Morgan of Glencoe.
Je ne parlerais même pas de « coup de coeur », pour ce roman, parce que c'est bien plus que mon coeur qu'il a touché, mais je vous le dis, si vous craignez d'être la proie d'un pouvoir inconnu, alors fuyez ! N'ouvrez surtout pas ce roman ! Car vous aussi, vous risquez bien d'être ensorcelé…
Lien : http://poljackleblog.blogspo..
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