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Xenogenesis

Série de 3 livres (En cours). Écrite par Octavia E. Butler (3),


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Dernières critiques
Xenogenesis, tome 1 : L'aube

Wouah !



L'héroïne, c'est Lilith, afro-américaine de 26 ans, enfin, à plus ou moins 250 ans près !



On rencontre Lilith alors qu'elle s'éveille (encore une fois) d'un (très) long sommeil dans un univers étrange, et on découvre en même temps qu'elle ce qui s'est passé sur Terre, comment elle a été sauvée, ce que sont les Oankali, et la vie quotidienne sur le vaisseau spatial.



Tout d'abord, c'est Jdhaya qui se présente à elle, et qui peu à peu, va lui donner les informations nécessaires sur la vie ici, sur leurs projets et surtout sur son rôle à venir : aider à éveiller un groupe d'humains pour retourner sur Terre. Mais d'abord, elle va vivre une période d'immersion dans la famille de Jdahya, et se liera plus particulièrement avec le jeune Nikhanj.



Ce premier tome prend fin avec l'expédition du premier groupe éveillé sur Terre, sans Lilith cependant, car de par son rôle, elle a été la proie de la haine de ses congénères.



J'ai adoré chacune des parties de ce roman, et plus particulièrement sa vie dans la famille Oankali. J'en ai vraiment voulu à cette bande de débiles d'humains de ne pas être capables de réfléchir correctement aussi. Mais bon, comme l'ont dit les Oankali, le problème de l'humain, c'est la présence conjointe de deux caractéristiques : l'intelligence et la hiérarchie.



C'est en tous cas une découverte vraiment réjouissante pour moi que cet univers, j'ai hâte de connaître la suite !!!
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Xenogenesis, tome 1 : L'aube

Chronique de Flingueuse : La chronique fantôme de Marianne pour Collectif Polar :

Rencontre du 3ème type

Que faire quand on est seul·e, peut-être la dernièr·e représentant·e de l’humanité dans un monde totalement étranger, relevant de l’inconcevable ? Peut-on surmonter une répulsion viscérale ? Ne serait-ce pas nos semblables nos plus dangereux ennemis ?

L’Aube raconte une expérience d’altérité radicale pour l’humanité, en termes d’espèce, de culture ou de rationalité. Lilith après une longue période d’isolement découvre qu’elle est sur un vaisseau extra-terrestre improbable, sauvée in-extremis et rien ne la prépare vraiment au défi à relever, pour envisager de retourner sur la Terre… Le récit suit une progression imparable du rejet à l’acceptation, de l’ignorance à la connaissance, de l’isolement au groupe, de la peur à l’amitié, de la soumission à la responsabilité, ou encore de l’apprentissage à l’enseignement …

L’héroïne est femme, afro-américaine et sans attaches, sa famille a disparu avant l’apocalypse. Dans ce roman, cela n’apparaît pas comme un fait déterminant, alors que sa formation en anthropologie, oui. Dans ce temps où l’humanité est quasiment éteinte, réduite à quelques spécimens sauvés par des aliens, la couleur ne joue plus ni pour les rares humains survivants, ni pour les extra-terrestres qui les ont sauvés. En revanche, connaître les ressorts des relations entre les individus, les rapports de domination, avoir conscience de ses limites, des peurs ou des préjugés à apprivoiser chez soi et chez son interlocuteur, constitue un vrai kit de survie. Une leçon toute aussi efficace que les récits d’injustices flagrantes et inacceptables sur des planètes lointaines.

Premier volume d’une trilogie parue aux Etats-Unis entre 1987 et 1989, réédité en 2022 aux Editions du Diable Vauvert, L’Aube est un thriller futuriste radical, dérangeant et irrésistible, qui résonne fortement avec le monde contemporain.


Lien : https://collectifpolar.wordp..
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Xenogenesis, tome 3 : Imago

Et voilà, troisième et dernier tome de Xenogenesis terminé. Je craignais d'être déçue tant Lilith, à laquelle je m'étais attachée, passe au second plan. Mais non. Johdas, premier oankali "façonné" s'avère fascinant, touchant dans son effort démesuré pour concilier les deux cultures et trouver et défendre sa propre identité. Pionnier, premier, de sa réussite dépend le devenir de tous ceux qui vont le suivre.

J'ai été un peu déçue par la conclusion du livre. Parce qu'on reste en permanence en compagnie de Johdas, parce que l'on traverse toute l'histoire avec son regard et son ressenti, les humains abordés sont réduits à leur plus simple expression. Dénués de libre arbitre, séduits par des phéromones, et hop, le tour est joué.

Sans doute est-ce volontaire de la part de l'auteur. Nous faire toucher du doigt ce rapport de domination où le dominant se présente en sauveur et séducteur. Plus lisible, la question aussi du métissage, de l'appartenance à deux cultures, et de sa propre identité à s'approprier.

Bref, un récit qui, derrière son aspect de science-fiction pose des questions morales, philosophiques et éthiques sans autre réponse que celle que chacun peut y apporter, dans le secret de son âme et conscience.
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Xenogenesis, tome 3 : Imago

J’aime énormément l’écriture d’Octavia Butler ainsi que la richesse de son imagination. J’avais hâte de lire la conclusion de cette fascinante histoire. J’ai donc été un peu surprise/déçue de refermer ce troisième tome avec le sentiment d’être passée à côté.



Il m’arrive de décrocher quand je dois interrompre ma lecture plusieurs jours (j’ai été souffrante). Mais je dois avouer que j’ai toujours eu un peu de mal à visualiser les personnages qui ne sont pas humains (surtout les Oolois). Cela s’est avéré impossible pour Jodahs figure centrale du roman.



L’histoire se concentre sur ses transformations, ses besoins et son obsession de trouver deux humains pour s’accoupler. J'ai de loin préféré celle d'Akin dans le tome précédent.



En conclusion, lecture mitigée mais je lirai probablement d'autres livres de l'auteure comme "Liens de sang".











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Xenogenesis, tome 1 : L'aube

Lilith se réveille dans une pièce sans portes ni fenêtres meublée de plateformes pour manger ou dormir. Elle se rappelle s'être Éveillée plusieurs fois. Cette fois une créature lui annonce en anglais qu'elle se trouve dans un vaisseau extraterrestre et qu'elle est en sommeil depuis deux cent cinquante ans. Une ultime guerre mondiale a détruit toute l'humanité et les Oankali ont recueilli tous les êtres humains qu'ils pouvaient afin de leur permettre de repartir de zéro. Lilith a été choisie pour être l'intermédiaire, la messagère. Mais les hommes étant ce qu'ils sont, leur Eveil ne se fera pas sans violence…

L'Aube est le premier tome d'une trilogie de science-fiction écrite dans les années 1980 par Octavia E. Butler. Il traite de l'altérité et de l'asservissement à travers une race d'extraterrestres apparemment bienveillants mais n'hésitant pas à recourir à des méthodes coercitives (enfermement, mise en sommeil…) pour arriver à leurs fins. Avec d'autres thématiques comme les modifications génétiques, les rapports homme/femme et le girl power, Xenogenesis est une saga de SF qui commence furieusement bien !
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Xenogenesis, tome 3 : Imago

En 1989, Octavia Butler met un point final à sa trilogie Xenogenesis avec son ultime volume : Imago. Après L’Aube et L’Initiation, l’autrice américaine replonge dans son étrange univers où le premier contact tourne au jeu de domination entre Humains et Oankalis.

Dans le précédent volume, nous avions pu suivre Akin, un hybride des deux races, et ainsi poser notre regard sur ce qu’il restait des derniers humains refusant le troc génétique proposé par les extra-terrestres.

Ces opposants, loin d’être aussi mauvais qu’on aurait pu le croire de prime abord, arrivent finalement à faire valoir leur point de vue en passant suffisamment de temps avec Akin qui se retrouve lui-même à plaider leur cause en faveur d’une nouvelle société humaine capable de se reproduire et de se gouverner. Mais pour la Terre, c’est déjà trop tard et c’est sur Mars que la nouvelle humanité tentera sa chance.

Quelques années plus tard, Octavia Butler imagine une dernière aventure dans les coins les plus reculés de notre planète en sursis…



Après Lilith et Akin, nous changeons encore de point de vue avec l’arrivée de Jodahs qui fait lui aussi partie de la grande famille déjà présente dans les volumes précédents mais qui a pourtant une particularité bien à lui qui le rend unique.

En effet, les enfants hybrides nés d’humains subissent une métamorphose en deux étapes pour arriver à l’âge adulte et où leurs corps changent parfois radicalement. Jodahs est à l’aube de ce bouleversement mais il prend vite conscience qu’il ne sera ni mâle ni femelle… il sera Ooloi !

L’Ooloi, comme nous le savons maintenant depuis les débuts de la saga Xenogenesis, sont un troisième sexe dans la race Oankali qui joue un rôle clé et extrêmement particulier car ce sont eux qui servent de trait d’union pour les « trouples » formés par les géniteurs de cette étrange race extra-terrestre. Ce sont également eux qui manipulent le mieux les gènes et remanient les corps à leur portée. Un Ooloi n’est donc pas un Oankali comme les autres. Et c’est justement la toute première fois qu’un hybride né d’humain comme Jodahs se destine à devenir Ooloi !

Le risque semble énorme tant les pulsions humaines et la Contradiction qui les a anéanti tantôt pourraient causer d’énormes dommages à tout ce que les Oankalis ont construit jusque maintenant. C’est pour cette raison qu’on pense d’abord envoyer Jodahs en orbite dans le vaisseau-mère vivant des extra-terrestres mais sa famille refuse et choisit l’exil dans les profondeurs de la jungle terrienne.

Comment Jodahs va-t-il pouvoir devenir adulte et contrôler ses nouvelles capacités hors du commun dans de telles circonstances ?

Survie en milieu hostile au programme de ce dernier chapitre de la trilogie Xenogenesis mais aussi, et surtout, une vraie immersion dans la tête d’u personnage complètement étranger au genre humain qui regarde le monde d’une façon radicalement différente. Jodahs goûte et transforme ce qu’il touche, regardant ce qu’il reste des opposants désormais acculés dans les coins les plus reculés de la planète pour survivre selon leurs vœux.



Avant tout, et davantage encore que les deux précédents, Imago est un roman sur la transformation physique et la modification corporel.

C’est un passage à l’âge adulte unique en son genre que présente Octavia Butler, trifouillant la chair de ses extraterrestres plus répugnants et attirants que jamais. On sent encore parfaitement toute l’ambivalence qui peut habiter les êtres humains qui les côtoient, d’un côté terrifié par ces tentacules grouillants et cette tendance tenace du tactile qui les habite, de l’autre fasciné par le discours profondément intelligent et bienveillant qui en émane. Nous suivrons ici les transformations de Jodahs avec une grande minutie, presque paralysé d’effroi et de curiosité, surtout lorsqu’il exprime ses nécessités de besoins physiques avec les humains, ces étranges créatures si délicieusement addictives.

On retrouve de nouveau l’originalité dans la description du mode de vie et des règles qui régissent l’espèce Oankali, ainsi que l’imagination formidable de l’américaine pour en faire une race à part avec ses coutumes et ses familles qui semblent s’étendre à l’infinie et où l’inceste n’existe pas.

La frontière du dérangeant est vite franchi à nouveau et plonge dans les derniers niveaux de l’ambiguïté au fur et à mesure que Jodahs découvre ses capacités nouvelles…et qu’il se trouve de nouveaux partenaires humains.



Pour ce dernier volet, Octavia Butler pousse jusqu’au bout le malaise qui enveloppe le lecteur depuis le tout début.

Véritable jonglage amoral autour du concept de domination, la trilogie Xenogenesis est à la fois effroyable et brillante dès lors qu’il s’agit de montrer l’emprise et la cohabitation des races.

Ce qui dérange profondément à la lecture d’Imago, c’est qu’on observe de l’intérieur cette avidité impossible à réfréner pour le contact humain et la relation physique, mais que ceux-ci ne sont jamais clairs.

En effet, les Oolois (et donc Jodahs) modifient les réactions/perceptions de leurs partenaires par des phéromones et autres substances biochimiques douteuses.

Dès lors, difficile de croire que les réactions humaines et leurs envies soudaines de s’accoupler avec des êtres aussi répugnants physiquement soit tout à fait naturelles. On pourrait rapidement crier à l’horreur… mais c’est sans compter sur la bienveillance de tous les instants des Oankalis qui, non content d’avoir sauver la race humaine, se prennent à vouloir la perfectionner, soignent les malades et les difformes, donnent du plaisir à volonté autour d’eux et prônent un pacifisme total.

Les extra-terrestres ne sont pas là pour détruire la civilisation terrienne mais pour la rendre meilleure.

Et si vous n’êtes pas d’accord, le choix est simple : l’exil ou la stérilité.

Si l’on peut logiquement être déçu que ce dernier volume ne nous emmène pas sur Mars et qu’il stagne sur une planète Terre régénérée comme dans le volume précédent, on note qu’Octavia Butler pousse encore plus loin son questionnement sur l’assimilation. Où s’arrête la bienveillance du colon et où commence l’invasion et l’esclavage qui ne dit pas son nom ?

L’envoi vers Mars des humains qui ne veulent pas adhérer à ce nouveau mode de pensée fait écho au renvoi des esclaves noirs américains vers le Liberia, acheté en son temps de façon bienveillante par l’American Colonization Society, pour permettre aux « pauvres esclaves noirs » de rejoindre leur terre natale… Bienveillance quand tu nous tiens !

Le malaise se poursuit donc jusqu’à la dernière page et jamais le lecteur ne sera certain des véritables sentiments des humains qui passent beaucoup trop rapidement de la haine à la camaraderie… voire plus si affinités !

Octavia Butler démontre une nouvelle fois que les grands principes s’écroulent dans le brouillard du réel et que les rapports entre dominants et dominés sont bien plus inextricables qu’on ne voudrait le croire…



Malgré la redites, ce dernier volume de la trilogie Xenogenesis est un bonheur de réflexions philosophiques et de body-horror light, le tout dans une atmosphère étrange qui file une furieuse envie de s’enfuir en quatrième vitesse au lecteur. Assez loin en tout cas de ces bienveillants mais particulièrement envahissants extra-terrestres atteints d’un sacré syndrome du sauveur.

Une conclusion qui laisse des traces.
Lien : https://justaword.fr/imago-d..
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Xenogenesis, tome 3 : Imago

« Imago » est l'ultime épisode de la trilogie « Xenogenesis » d'Octavia Butler, autrice de science-fiction afro-américaine disparue en 2006. Ce dernier volume, initialement paru en 1989, confirme le caractère visionnaire de l'oeuvre de Butler.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Xenogenesis, tome 3 : Imago

Fin d’une grande trilogie enfin publiée en France. Merci, encore, au éditions Au diable vauvert d’avoir ainsi mis à notre disposition Xenogenesis d’Octavia E. Butler, une œuvre majeure. Et maintenant, l’avertissement habituel : si vous n’avez pas lu L’Aube et L’Initiation, les premiers tomes de cette série, allez à la rigueur lire la conclusion et découvrir que j’ai aimé Imago, mais ne lisez pas cette critique. D’abord, vous risquez de ne pas y comprendre grand-chose et en plus, vous allez peut-être gâcher votre futur possible plaisir de lecture en vous privant de la découverte d’informations grappillées dans les premiers volumes. Si vous êtes à jour, je vous attends un peu plus bas.



Comme nous l’avons vu dans les premières lignes consacrées à ce roman, Octavie E. Butler ne perd pas de temps. Elle plonge directement son lecteurice dans l’essentiel du texte : la métamorphose, qui sera le centre du roman. « J’entamai ma première métamorphose si discrètement que personne ne la remarqua. » On est de suite intrigué par le contenu. Pas totalement, car on a lu les tomes précédents, L’Aube et L’Initiation. Et l’on sait que les personnages, humains comme extraterrestres, subissent des mutations, volontaires ou non. Et que ces êtres qui ont sauvé une partie de l’humanité, quand ils grandissent, se métamorphosent au fur et à mesure de leur évolution, de leur passage à l’âge adulte.



Mais ici, comme chez Kafka, quelque chose ne va pas. Jodahs, dont nous suivons les pensées tout au long du récit, semble se diriger vers une forme qui lui était interdite. Car, il faut le rappeler, les métamorphoses sont encadrées, en quelque sorte, par les Ooloi. Ils gèrent tout le côté génétique avec une maîtrise exceptionnelle. Or, la métamorphose de Jodahs surprend. Nikanj, l’Ooloi de la famille, finit par comprendre que c’est dû à une négligence de sa part : il s’est relâché et son affection pour l’enfant qu’était Jodahs a créé ce rapprochement. Mais les conséquences peuvent être dramatiques. Les Oankali avaient déjà régulé les Humains afin d’éviter des mâles, au début, afin d’éviter qu’ils ne reproduisent le Conflit, cette tendance qui a conduit l’humanité à sa perte. Ils font la même chose pour les Ooloi : ces êtres sont extrêmement puissants, puisqu’ils peuvent jouer avec les gênes. Ils sont la mémoire des espèces rencontrées, car ils stockent dans une poche interne spéciale des échantillons de chaque plante, animal croisés. Ils peuvent également soigner, mais aussi blesser, voire tuer. On ne peut donc les laisser se promener seuls sans être absolument certains qu’ils sont stables et maîtres de leur corps et de leur pensée. Or, Jodahs va être le premier Ooloi façonné. S’il veut vivre librement, il va lui falloir convaincre tout le monde de son innocuité.



À la différence des deux romans précédents où l’autrice utilisait le pronom « elle » ou « il » pour les personnages centraux, dans Imago, elle a choisi le pronom « je ». Nous, lecteurices, sommes Jodahs. Nous ne découvrons le monde qu’à travers ses sens ; nous ne comprenons les autres qu’à travers ses pensées, ses sentiments. Et donc, nous sommes confrontés de l’intérieur à ses interrogations, ses inquiétudes. Ne serait-ce que son choix de sexe. Il (car il se mâle au début, mais je devrais dire « iel » car cela correspond mieux à ce flou quand au genre qui caractérise Jodahs), iel évolue selon les besoins de ceux qui l’entourent. Iel veut plaire aux humains qu’il convoite et donc, s’adapte à leurs désirs. Afin de les conquérir plus facilement et parce qu’il en ressent la nécessité.



Cependant, un point m’a gêné : les humains rencontrés ne semblent pas choisis pour leurs qualités, mais pour le simple fait qu’ils sont humains et que les Oankali en ont besoin. Un peu comme des animaux de compagnie, certes aimés, chéris, mais interchangeables. Quand Aaor, l’adelphe de Jodahs, en manque de compagnie humaine sent la présence d’individus près de lui, il n’hésite pas une seconde, ne cherche pas à les examiner. Il fonce et les prend sous sa coupe. Toutes ces relations entre Humains et Oankali sont assez éloignées de notre idée de l’amour. C’est davantage une question de besoin épaulé par des substances chimiques sécrétées par les Ooloi, qui leur permettent de se rendre attirants pour les hommes et les femmes désirés. Même si, parfois, l’autrice explique que cette « drogue » libère en fait les individus de leurs blocages, les désinhibent, cela ressemble quand même trop à des viols. Dérangeant, je le disais. Et vivifiant, car cela interroge fortement sur les relations entre personnes, dont certaines avec ascendant sur les autres. La force de cette autrice qui appuie là où ça gratte et nous oblige à nous interroger.



Imago achève en beauté la trilogie. Ce roman, le plus court des trois, se montre pourtant d’une grande densité dans les questions et les réponses qu’il apporte. Et tout cela dans un récit qui ne connaît pratiquement aucun temps mort et immerge ses lecteurices du début à la fin dans une quête identitaire passionnante. Lire Xenogenesis est une expérience déstabilisante et nécessaire.




Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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