Kayley Loring

Chapitre 2 :
Kat
«…Grillée.
Il laisse la porte se fermer et se dirige lentement vers moi.
Maintenant qu’il sait à quel point je ne suis pas cool, ça ne peut pas faire de mal de courir jusqu’à ma voiture et de partir sans le regarder droit dans les yeux.
Ou alors, j’assume et lui laisse cette petite victoire, parce qu’il est vraiment talentueux et qu’il mérite de l’entendre de ma bouche, juste une fois.
— Tu as écouté mes chansons ?
— Oui, Nico Todd, dis-je en soupirant, lui faisant face. Je t’ai cherché sur Spotify. J’adore ta musique. Tu es très talentueux.
— Merci. Ça me touche beaucoup.
— De rien.
J’ai un peu envie de m’éloigner de ce type, mais je regrette aussi de ne pas m’être garée un peu plus loin pour pouvoir continuer à parler.
Mon Dieu, la façon dont il me regarde… La plupart des hommes auraient pris la grosse tête en ce moment, mais son sourire sonne comme une promesse qu’il chérira cette vérité sans me faire sentir comme une idiote. J’ai l’impression qu’il peut déchiffrer mon âme, qu’il sait qu’elle est humide et engorgée et qu’elle exploserait dès qu’il la toucherait.
— C’est laquelle ta voiture ?
Je montre ma Honda super sexy, à l’extrémité du petit parking.
— Je vais te dire un truc, dit-il. Tu es sur le point d’avoir un rencard avec un client. Une promenade-rencard. D’ici à ta voiture. Tu es prête pour la version trente secondes d’un rendez-vous avec Nico Todd ?
Oui, bien sûr.
Non.
Peut-être ?
— On ne peut plus prête.
— Pour être clair, poursuit-il en me touchant le bras pour m’indiquer que je ne dois pas encore commencer à marcher. Je suis conscient que ça ne se terminera pas de la même manière qu’un date habituel avec Nico Todd.
Je ris.
— Avec une femme qui prend ses jambes à son cou, tu veux dire ?
— Avec une femme qui s’évanouit de bonheur orgasmique, répond-il.
— Comment sais-tu qu’elle ne fait pas la morte pour que tu la laisses tranquille ?
— Je ne sais pas si les mortes rougissent et respirent bruyamment en murmurant Nico, Nico, Nico. …»

Chapitre 1 :
Nico
«… Ce n’est pas comme si j’y allais tous les soirs. Ce serait nul. J’y pense juste. Je pense à Kat.
Ce n’est pas moi.
Ce n’est pas bon.
Ce n’est pas cool.
Mais bon, j’ai rempli trois carnets avec des paroles qui vont de merdiques à décentes et j’ai enregistré une douzaine de démos qui parlent essentiellement d’avoir une érection permanente, donc…
Je vais donner à cette fille une nuit de plus, et puis ce sera fini. Je retournerai aux bars à jus de fruits et aux filles en pantalon de yoga. Je retournerai à mes bonnes vieilles habitudes : ne pas me soucier du fait que la seule chose que j’ai en commun avec une fille est que nous aimons tous les deux son apparence. J’écrirai à la maison. Je recommencerai à affamer mon cerveau et à laisser tout le sang affluer vers mon pénis, parce qu’attendre craint.
— Bonjour. Je vais débaucher. Tu veux autre chose ?
Longue queue de cheval sombre, lèvres rouge cerise, longues jambes et Dr. Martens noires.
Putain oui, je veux tout ça, donne-le-moi.
— Je pense que tu sais ce que je veux maintenant, Kat, dis-je d’un ton enjoué.
Elle rougit, son regard reste planté au mien et son sourire à fossettes pourrait me mettre à genoux. Tout cela. Oui. J’en ai envie. C’est une vraie beauté, et elle n’a aucune idée de ce qu’elle me fait. …»

Chapitre 3 :

Shane

«… Tu es juste obligé d’arrêter ce que tu fais pour contempler cette beauté naturelle et te rappeler que ce ne sont pas tes problèmes et listes de choses à faire qui te définissent. Ce sont les choses qui te coupent le souffle et qui te rendent ta vie en t’écartant de ses rails.

D’un coup, je ne suis plus fatigué.

D’un coup, je me sens bien réveillé, de partout.

Elle tourne la tête, comme si elle sent que quelqu’un la dévisage.

Nos regards se croisent, et, au début, son visage s’illumine. Elle me reconnaît. Je redeviens un homme. Il y a assez d’heures en une journée. Je ne vais pas mourir seul. Tout va bien se passer. Je peux tout avoir.

Puis son sourire s’évapore, son expression se rembrunit.

Et je la reconnais.

La même chevelure brune, le même teint olive, les mêmes yeux marron dorés, la même bouche charnue et souriante que mon meilleur ami.

C’est Willa Todd.

La sœur intouchable.

Un coucher de soleil que je ne peux qu’apercevoir en passant, si j’ai de la chance.

Merde.

J’emmerde cette journée. …»

Chapitre 4 :

Willa


«… Nico ramène Shane vers moi.

— Tu te rappelles ma sœurette ? Willa.

Son expression s'est rembrunie.

— Je me rappelle. Pois de senteur. Une fleur. Senteur. Pas puanteur.

Super. Ça, il s'en souvient, mais pas de mon nom.

— Quoi ! s'exclame mon frère. Ça veut dire quoi ?

— Rien, répond Shane en me souriant à présent.

Ce sourire charmeur, mais rassurant et amical, caractéristique qui vend du rêve et des entrées de cinéma et gâche des années de la vie d'une fille.

— Salut.

Il me tend sa main, et je baisse les yeux vers elle avant de la prendre parce que j'ai peur que même avec douze ans de plus et dix fois plus de sagesse que la dernière fois où j'ai touché sa main, je vais faire un truc idiot comme l'embrasser...»

« – On peut juste dire que j’ai eu le béguin pour toi avant même de te voir pour la première fois. Ça a commencé quand tu travaillais encore pour Artie. Quand j’appelais pour lui parler. Pendant un petit moment, la meilleure partie de ma journée était de discuter avec toi au téléphone pendant environ trente secondes. Et maintenant, les seuls mauvais moments de ma journée sont que tu n’es pas là. Ou quand tu ne réponds pas à mes textos. »

« Je ne sais pas quelles aromathérapie ou pratique vaudou ou magique elle pratique sur nous, mais je suis pour. »

— C’est mon cœur, chuchote-t-il à mon oreille en posant le collier autour de mon cou. Je veux que tu le portes pour te rappeler qu’il t’appartient désormais.

« – Tu aimes être libre ?
– J’aime être libre pour la bonne femme… J’aime être libre de prétendre être le petit ami de la bonne femme. »