Chapitre 3 :
Shane
«… Tu es juste obligé d’arrêter ce que tu fais pour contempler cette beauté naturelle et te rappeler que ce ne sont pas tes problèmes et listes de choses à faire qui te définissent. Ce sont les choses qui te coupent le souffle et qui te rendent ta vie en t’écartant de ses rails.
D’un coup, je ne suis plus fatigué.
D’un coup, je me sens bien réveillé, de partout.
Elle tourne la tête, comme si elle sent que quelqu’un la dévisage.
Nos regards se croisent, et, au début, son visage s’illumine. Elle me reconnaît. Je redeviens un homme. Il y a assez d’heures en une journée. Je ne vais pas mourir seul. Tout va bien se passer. Je peux tout avoir.
Puis son sourire s’évapore, son expression se rembrunit.
Et je la reconnais.
La même chevelure brune, le même teint olive, les mêmes yeux marron dorés, la même bouche charnue et souriante que mon meilleur ami.
C’est Willa Todd.
La sœur intouchable.
Un coucher de soleil que je ne peux qu’apercevoir en passant, si j’ai de la chance.
Merde.
J’emmerde cette journée. …»
Chapitre 4 :
Willa
«… Nico ramène Shane vers moi.
— Tu te rappelles ma sœurette ? Willa.
Son expression s'est rembrunie.
— Je me rappelle. Pois de senteur. Une fleur. Senteur. Pas puanteur.
Super. Ça, il s'en souvient, mais pas de mon nom.
— Quoi ! s'exclame mon frère. Ça veut dire quoi ?
— Rien, répond Shane en me souriant à présent.
Ce sourire charmeur, mais rassurant et amical, caractéristique qui vend du rêve et des entrées de cinéma et gâche des années de la vie d'une fille.
— Salut.
Il me tend sa main, et je baisse les yeux vers elle avant de la prendre parce que j'ai peur que même avec douze ans de plus et dix fois plus de sagesse que la dernière fois où j'ai touché sa main, je vais faire un truc idiot comme l'embrasser...»
« – On peut juste dire que j’ai eu le béguin pour toi avant même de te voir pour la première fois. Ça a commencé quand tu travaillais encore pour Artie. Quand j’appelais pour lui parler. Pendant un petit moment, la meilleure partie de ma journée était de discuter avec toi au téléphone pendant environ trente secondes. Et maintenant, les seuls mauvais moments de ma journée sont que tu n’es pas là. Ou quand tu ne réponds pas à mes textos. »
« Je ne sais pas quelles aromathérapie ou pratique vaudou ou magique elle pratique sur nous, mais je suis pour. »
— C’est mon cœur, chuchote-t-il à mon oreille en posant le collier autour de mon cou. Je veux que tu le portes pour te rappeler qu’il t’appartient désormais.
« – Tu aimes être libre ?
– J’aime être libre pour la bonne femme… J’aime être libre de prétendre être le petit ami de la bonne femme. »