La transpiration de l’âme
Côtoyer les arbres et leur mémoire, le vent et les tempêtes, les lumières et les ombres, puis les sons convaincants simplement pour me nourrir.
Je marche sans mesure et sans intention.
Ces errances m’offrent toujours cette conscience d’exister.
Sans rien attendre, je continue.
Les chemins et les routes me déplaisent.
C’est là-bas, au fond de la forêt que je souhaite dessiner.
Ce dessin, ce grand dessin sera offert au vent, au soleil, à l’hiver comme aux parfum des saisons pour plusieurs années.
Ce dessin comme une lettre, une missive sans destinataire, déposée là, au milieu des arbres immenses.
De mes errements et de mes hésitations vont surgir des formes des images.
Je ne garderai de ces traces que quelques bonheurs, des signaux, des sentiments profonds.
Les moments les plus riches sont ceux qui m’échappent, ceux que je découvre.
Le dessin et la peinture sont issus de cette transpiration de l’âme.
(Charles Belle, le 22 février 2022)
Quand je marche dans le paysage et que je croise de petites gentianes printanières, elles ont une force incroyable. Elles sont la première annonce du printemps. Ces touches bleues au milieu des herbes jaunies couchées par la neige, désormais fondue ! Il y a de la poésie dans cette petite gentiane. Elle est la vie, la renaissance de la nature. Quand je peins, je dois retrouver cette sensation, cette jouissance d’être vivant. Mes gentianes doivent contenir cette évidence, cette intensité de vie.
(p. 153, en marge de son tableau « d’un printemps à l’autre » )
La peinture est un accomplissement qui s'inscrit dans la conscience de la fragilité de l'existence. Elle touche l'âme.
(p. 154)