Alfred R. Austermann

... que se passe-t-il quand l'homme ne recherche pas sa mère, mais plutôt le jumeau ou la jumelle avec qui il a partagé les premiers mois de sa vie ? D'une certaine manière, ni sa mère, ni la partenaire ultérieure ne sont la personne qu'il lui faut.
Dans cette situation, toutes les théories expliquant pourquoi un couple fonctionne ou pas s'effondrent. Mais les hypothèses potentielles sur les causes des névroses se voient enrichies par une autre possibilité : l'existence d'un autre composant, la personne conçue et née seule ou le demi-jumeau.

De temps en temps, l'embryon décédé s'incruste dans le corps de l'autre. Le survivant pousse autour des restes de son jumeau et les englobe. Parfois, une partie du tissu du jumeau décédé continue à grandir. En fonction des endroits où le foetus mort s'incarne, différents types de malformations peuvent être objectivées chez le survivant.

Le manque de pouvoirBeaucoup de jumeaux survivants n'osent pas être puissants et performants dans leur vie. Certains n'arrivent pas à vivre leur vie pleinement parce que l'autre leur manque énormément et qu'ils se sentent seuls.D'autres ne peuvent pas manifester de force parce qu'ils n'ont pas vraiment envie de vivre. Ils sont plus proches de la mort. La mort pourrait les réunir rapidement.  Ils ont abandonné. Leur attitude intérieure est la suivante : 'A quoi cela sert-il de faire un effort, cela n'en vaut pas la peine'.

Chez les Yorubas, en Afrique de l'Ouest, le taux des accouchements gémellaires est à peu près cinq fois plus élevé qu'en Asie. Outre un système de croyances qui attribue des forces surnaturelles aux jumeaux, c'est avant tout la consommation d'une certaine racine qui est la couse du pourcentage élevé de jumeaux. Cette racine contient une substance analogue à l'hormone FSH qui déclenche la production des ovocytes. On administre la même substance aux femmes avant d'extraire les ovocytes lors d'une insémination artificielle.

Dans le cadre de notre travail, nous avons souvent observé de grandes tensions entre frères et soeurs lorsqu'un des enfants a perdu un jumeau et que celui-ci lui manque. Certains frères et soeurs ne peuvent pas être acceptés tels quels parce qu'ils doivent remplacer le jumeau perdu. Le demi-jumeau survivant a souvent le sentiment, par exemple, que la soeur u le frère plus jeunes ne sont pas vraiment 'les bons". On les entend souvent affirmer alors : 'Elle est bête' ou 'Il est con'.

Nous ne savons que depuis quelques années que l'être humain en devenir vit son voyage de croissance dans l'utérus consciemment et qu'il en garde des souvenirs.

Croyez-vous que le vécu d'un embryon dans les premières semaines de la grossesse peut laisser une empreinte décisive sur la vie d'un adulte ?
J'en suis sûr et je suis très content qu'aujourd'hui les nouveaux-nés soient traités tout à fait différemment d'il y a quelques années. L'image globale de l'homme en gynécologie s'est énormément transformée.

Grâce à mes amis belges, j'ai eu le grand plaisir de rencontrer un spécialiste en médecine prénatale : Jean-Guy Sartenaer.

Pour découvrir un jumeau et pour faire un travail de guérison avec la personne concernée, nous connaissons les méthodes suivantes :
1. L'exploration d'images intérieures; Certains préfèrent le terme hypnose, visualisation, transe ou voyage imaginaire.
2. Les sensations corporelles ressenties lors de l'utilisation de techniques de régression : la mise en scène du ressenti dans l'utérus.
3. Les constellations familiales.
4. Le test musculaire kinésiologique.
5. La relaxation profonde dans l'eau chaude (Auqa-Release, Watsu, Aquavida, etc.).
Nous utilisons ces différentes méthodes selon les cas et les conditions de travail, avec les adultes, les adolescents et les enfants.

Certains demi-jumeaux deviennent solitaires et ne s'autorisent plus jamais cette intimité. Le souvenir de la perte de l'autre et la souffrance qui y est associée sont trop pénibles. Certains paniquent à l'idée d'être touchés. Cela pourrait rappeler la masse morte de l'autre jumeau flottant dans le liquide amniotique. Au lieu de permettre une proximité cordiale, un tel être se retire en lui-même, tout comme il l'a fait autrefois en se retirant dans un coin de l'utérus. Ce comportement s'observe pendant toute sa vie. Enfant, il joue tout seul, et adulte, il ne réussit pas à vivre en couple. Ce serait trop dangereux pour lui.