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Citation de Piling


Piling
25 septembre 2009
Le Sort a toujours une idée de derrière la tête.

Et d'abord celle-ci : les apparences sont illusoires. Seule compte l'unité fondamentale de l'être. Sans doute est-il bon de passer par différents stades formels pour actualiser tous ses pouvoirs, développer toutes ses possibilités, bref : assumer la totalité de son moi. Dans la voie de l'enrichissement individuel, ou, plus simplement, de l'individualisation, la métamorphose possède une valeur éducative. Ce n'est pas voltige verbale que souligner, de la métamorphose, la vertu formatrice. Perrault ne dit rien d'autre lorsqu'il tire, de ses contes, la moralité.

À qui se souvient de la portée symbolique de l'âne, il est clair que la peau de l'âne pour Lucius est stage de formation. Que sanctionnera cette "peau d'âne" qu'est la couronne de roses. Dans le vocabulaire des symboles, la rose signifie perfection. Parfum. Beauté par l'harmonie : elle est roue – roue des vents soufflant des quatre horizons, roue de lumière multicolore percée dans le mur gothique de la cathédrale. Sans entrer dans le détail de la symbolique des Rose-Croix, on sait que la rose est à la fois cœur et âme. Les signes sont les mêmes, qui désignent les vieux mystères, ceux de la nature, comme ceux des hommes et des dieux. La rose est la Fleur par excellence du Jardin par excellence qu'est le Jardin de la Contemplation, le jardin de Saadi le poète de Chiraz. Elle est la Dame du roman, tabernacle du jardin d'Amour courtois et de chevalerie. Elle est la Promesse montrée par Béatrice à son fidèle amant parvenue au dernier cercle du Paradis. Sur le corps d'Adonis expirant fleurissent des roses de sang. Rouge, la rose symbolise plus particulièrement la renaissance mystique, le premier degré de la régénération par initiation aux mystères. L'âne Lucius broute des roses vermeilles. Et le voilà promis à une félicité surnaturelle au service d'une divinité salvatrice – providentielle.
Jean-Louis Bory, préface à L'âne d'or ou les métamorphoses.
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