Arcadius

Albane, une jeune journaliste, est tombée dans un guet-apens.

Une charmante vieille dame lui a offert une tasse de café qu'elle n'aurait pas dû accepter.

Albane a été enlevée.

Six mois auparavant, Richard Sardain, professeur au Collège de France, a été enlevé lui-aussi.

Richard Sardain est un spécialiste du sommeil.

C'est la raison de son enlèvement ...

"La terre endormie" est un roman de science-fiction signé Arcadius.

Derrière ce pseudonyme fleurant bon l'antiquité se cachait un journaliste, un dénommé Marcel-Alain Hilleret né à Vannes en avril 1932, et décédé en mai 2019 à Villeneuve-Saint-Denis.

Il aurait également signé quelques textes sous un autre pseudonyme, Allan George, dont "et la forme se perd", en 1958, dans le 54ème numéro de la revue "Galaxie".

Mais attention ! le nom d'Allan George est aussi, et surtout, celui d'un auteur américain, explorateur et traducteur prolifique du genre.

"La terre endormie" a été éditée, en 1961, dans la mythique collection du "Rayon Fantastique".

C'est un bon roman, original, un peu vieillot dans sa forme mais terriblement captivant et efficace.

Il est articulé en deux parties que l'on pourrait définir ainsi : "la cité cachée" et "Paris endormi".

Arcadius soigne ses décors, une mystérieuse cité faite de passerelles en fer et de dômes de verre, un Paris figé à la manière de la belle au bois dormant

Mais il n'en délaisse pas pour autant ses personnages.

Et, comme dans tout bon récit de genre, les méchants sont particulièrement réussis.

Mathias, la passion scientifique a dévoré en lui tout ce qu'il y avait d'humanité ...

Konrad, sorte d'aventurier qui prend les choses avec un fatalisme teinté de cruauté ...

Arcadius saupoudre son récit de quelques références, littéraires et cinématographiques.

Une légende médiévale est même évoquée.

Mais les barbares, ici, sont les mercenaires qui, sous la conduite de Konrad, déferlent sur la cité endormie.

Quelques réflexions sur la liberté, sur la destinée humaine viennent aussi enrichir le récit.

Et finalement, les effets, les conséquences inattendues et inquiétantes font de ce roman une belle surprise et une palpitante lecture pittoresque ...

Pour 60.000 stellaires, seize hommes enchaînés dans une capsule spatiale sont largués sur une planète où des nuages noirs puent le foin pourri.

Ils sont les nouveaux colons qui, sous les ordres et la protection d'un "commandeur", vont tenter de civiliser un monde, et se heurter aux hommes-kangourous ...

"Planète d'exil" est le deuxième roman paru au "Rayon Fantastique" sous le pseudonyme d'Arcadius.

Arcadius est le le nom de plume de Marcel Alain Hilleret, un écrivain de science-fiction né à Vannes en 1932.

Deux romans et quelques nouvelles parues dans "Fiction", là est toute la trace qu'il a laissé dans le genre avant de disparaître en 2019.

Dans la mythique première anthologie de la SF française éditée en 1959 par cette même revue "Fiction", Arcadius a été présenté comme un jeune auteur plein d'idées et d'imagination qui partait du "space-opéra" pour en tirer des perspectives imagées et des résonances symboliques.

Malheureusement, dès le début de "planète d'exil", l'amateur du genre que je suis a eu du mal à accrocher au récit.

Ce dernier est hoqueté par de drôles de soubresauts, comme si certains de ses passages étaient restés dans la tête de son auteur.

Quelque peu surréaliste, cette odyssée est avant tout une épopée de guerre.

Le fracas des combats y prend toute la place.

Les paysages ne parviennent qu'en demi-teinte jusqu'à l'imagination du lecteur.

Les personnages ne parviennent pas non plus à attirer l'intérêt.

Et surtout le récit, parvenu à ses deux tiers, sombre dans le grotesque avec l'apparition d'un ubuesque "roi-poisson".

A partir de ce moment, d'ennuyeux qu'il était, le récit devient alors ridicule et outré.

Quelques pages avant sa fin, j'ai donc jeté l'éponge.

Ce qui ne m'arrive que rarement ...