Faire entrer un livre dans un tableau c’est comme y inclure la possibilité d’un espace supplémentaire et vertigineux, un espace infini. Car peindre un livre ce n’est pas seulement représenter un contenant, une reliure de cuir, un dos avec un signet et un tranchefil, des cahiers blancs couverts de caractères, c’est aussi esquisser un contenu, imaginer une façon de lire, inviter à la lecture et à l’écriture. C’est aussi représenter le rapport du corps au livre : la position, assise ou couchée, le jeu du regard, les gestes de la main. C’est enfin saisir l’espace et le temps suspendu de la lecture.