Dès l’époque mérovingienne, les « trésors » des églises ont été les grands reliquaires de l’art, et les évêques, les premiers et longtemps les seuls mécènes. Nous leur devons des collections inestimables, aujourd’hui encore souvent mal connues, où se rassemble, parfois sans solution de continuité, l’œuvre de dix siècles. Que devait-ce être quand l’église n’était plus, pour les princes de l’Eglise, que le moyen d’asseoir leurs ambitions temporelles !
Quand un pape comme Paul II commande à Ghiberti une tiare ornée de pierreries d’une valeur de 120 000 ducats, quand Léon X fait vendre des Indulgences par toute l’Europe pour financer Saint-Pierre de Rome !
A contempler de tels trésors incomparablement plus riches que les leurs, qui sait quelle leçon d’humilité les rois et les princes pouvaient tirer de cet éblouissement ? Ou quelle concupiscence ?