Cizo

Ce "Monsieur Ferraille" est une petite merveille d’humour potache au service de deux bonnes causes : d’une part, l’hommage rendu aux BD (notamment les comics books américains) et, plus largement, aux films d’animation qui ont nourri l’imaginaire débridé de Winshluss et Cizo. Les grands héros dessinés (Achille Talon, Batman et Robin, Nestor – le célèbre majordome de Tintin - et Betty Boop) y dévoilent ainsi de nouvelles facettes de leurs histoires. D’autre part, un regard sans complaisance porté sur les travers d’une humanité quelque peu cinglée, où chaque individu cherche avant tout à détruire son prochain afin de mieux cacher ses propres douleurs, ses propres faiblesses.

Monsieur Ferraille est donc un super-héros comme on n’en trouve plus : alcoolique, lubrique, vicieux et irrévérencieux. On le suit, les mains sur les côtes, le sourire jusqu’aux oreilles, dans ses burlesques aventures : de ses bons conseils à un jeune adolescent paumé en quête de repères au récit de sa vie mouvementée par les conflits et les aléas de l’histoire de ces soixante dernières années.

Une œuvre parodique montrant ce qu’il y a derrière le panneau publicitaire, ce que personne n’a vraiment envie de voir : l’homme tel qu’il est.

Voilà encore un ouvrage typique des "Requins marteaux", éditeur spécialisé dans les BD politiquement incorrectes.



La première chose que l'on peut remarquer, c'est l'aspect esthétique soigné du livre. La couverture comprend des éléments argentés d'une très belle qualité visuelle. Le papier est également de bonne qualité, agréable au toucher. Les dessins sont un mélange de plusieurs styles plutôt sympas à regarder.



Quant au contenu... Eh bien c'est d'un trash absolu, avec un humour absurde et politiquement incorrect, régulièrement basé sur le sexe, la drogue, l'alcool ou la mort. On suit ici les aventures de Mr Ferraille, une sorte de héro que l'on suit au fil de ses aventures. Ce dernier va notamment raconter ses propres origines en créant une histoire fantasmée de ses dessinateurs.



Les multiples changements de cadre du récit permettent la parodie des comics américains, des vieille BD (ou plutôt propagandes) communistes des débuts de la guerre froide, de l’œuvre de Disney (notamment le Pinocchio de Walt Disney qui subit une parodie hyper trash) et de la propagande nazie de la seconde guerre mondiale.



D'un autre côté, en dehors du récit, on a un paquet de dessins pleine page qui représentent une parodie de Cuphead, d'Hamlet, de parodies de catalogues de jouets, de parodies de films et de cartoons, etc.



C'est donc une excellente parodie, plutôt réputée chez les fans des "Requins marteaux", mais disons qu'il vaut mieux éviter de la donner à lire à son enfant de huit ans sous peine de lui payer dix ans de psychanalyse.

Après avoir lu "Pinocchio (Winshluss)", le récent chef-d’œuvre Winshluss et Cizo, je me devais de lire le "Monsieur Ferraille" des deux auteurs, également publié chez les Requins marteaux.



J'y ai immédiatement retrouvé cet humour corrosif, ce cynisme et cette façon jouissive de n'épargner rien ni personne à travers une parodie décapante. Les contes pour enfants, les super-héros, les personnages de bandes dessinées, tous en prennent pour leur grade et ne ressortent pas indemnes de cet album. Le personnage central de "Monsieur Ferraille" est une espèce de grande boîte de conserve qui à travers des petites histoires et des publicités mensongères, incite à la débauche et à la perversion.



L'album alterne les styles graphiques et, en alternant style comics, ligne claire, graphisme rétro, publicité, style communiste et autres, le dessin s'adapte parfaitement au contenu des scénarii, tout en renforçant l'esprit sarcastique.



Excellent !

EXTRAIT: "Chaque planche est bourrée de bonnes idées, de vannes, de gags en tous genres. Bien entendu, il faut apprécier un peu le trash, mais si c'est le cas, je crois qu'on se fait plaisir avec cette lecture."
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