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Citation de Alzie


Alzie
17 février 2018
Dans les années 1930, Fautrier renonce au visage et à la représentation de l'être humain : les sujets deviennent des objets. A travers cette nouvelle thématique, l'artiste met en oeuvre le style qui sera baptisé informel, créant des images-reliefs obtenues à partir d'empâtements et de couches de couleur pétries et labourées. Ce malaxage de la matière donnera lieu à la série des Otages, qui va asseoir définitivement la renommée de Fautrier, consacrée par les écrits d'André Malraux, de Jean Paulhan ou de Francis Ponge. L'histoire est connue : en 1943, inquiété par la Gestapo, le peintre doit fuir Paris et trouve refuge à Chatenay-Malabry, en banlieue parisienne. Marqué par l'Occupation nazie et par les exactions - certaines exécutions de prisonniers, amenés par camion, se déroulent dans un bois tout proche de sa maison -, le peintre, comme d'autres artistes qui ont vécu le traumatisme de la Seconde Guerre Mondiale, cherche à inventer une nouvelle figure humaine. Face à ce que l'écrivain britannique Henry James appelle "l'imaginaire du désastre", Fautrier réalise des corps sans tête, des têtes sans corps. Exécutées de 1943 à 1945, moment de leur exposition à la Galerie Drouin, elles sont la réaction la plus immédiate aux récentes horreurs, à la violence de l'Histoire. Plusieurs tableaux de cette série se nomment Tête d'otages, cette partie du corps qui englobe face et boîte crânienne. La matière de ces petits empâtements plus ou moins blancs aux contours anthropomorphes évoque autant le bas-relief que la peinture. (p. 36)

Itzhak Goldberg - Portraits, visages, têtes
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