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Citation de Charybde2


« Elle l’aimait vraiment, son Nourredine. » Alors pas question pour elle de débarquer dans l’une de ses tenues bling habituelles, même si Amélie n’a aucun doute sur le fait que la plupart des types présents l’ont déjà vue danser dans l’un des bars à chicha slash strip clubs que Nourredine gérait encore pour le compte des Cerda jusqu’à son arrestation.
Sirine Bouhafs, vingt-cinq ans aujourd’hui, a croisé la route de Nourredine Hadjaj quand elle en avait dix-neuf. Il était beau gosse, il avait des thunes, une réputation de mauvais garçon et il savait y faire. Et elle, pas plus bête qu’une autre mais pas plus intelligente non plus, ayant compris assez tôt qu’elle pouvait avoir tous les mecs qu’elle voulait à ses pieds et pas mal des avantages matériels qui en découlent – ce qui, finalement, comptait pour elle plus que tout le reste, que ne ferait-on pas pour de la marque ? – a vite lâché ses études, un quelconque BTS d’esclave commercial, pour se mettre à la colle avec lui.
Et lui rester fidèle.
Enfin, autant qu’on peut l’être quand votre mec vous parade comme un trophée devant tous ses potes, vous met le nez dans la poudre, vous colle à une barre de pole dance dans des sous-sols pourris, vous fait tourner quand ça l’arrange, vous arrange quand ça l’arrange, vous fout des cornes en vous refilant les saloperies d’autres poufiasses, vous entraîne dans ses combines à la con et vous laisse ensuite gérer sa merde pour aller se mettre au vert à la cool.
Nourredine a disparu deux ans au milieu de ces six années idylliques, on pense qu’il s’était fait le mauvais ennemi et avait dû se réfugier au bled. Pendant ce temps-là, Sirine s’est retrouvée livrée à elle-même, sans ressources.
Ou presque.
Manu est tombé amoureux de la jeune femme peu après leur première rencontre. Pour le plus grand malheur du Poisseux, elle était déjà au bras de son pote d’enfance. Et on ne pique pas les meufs de ses potes d’enfance, si ? Quand Nourredine a abandonné Sirine en rase campagne pour aller on ne sait où, le cadet Cerda s’est rapproché d’elle, lui a sorti le grand jeu, sans la brusquer et en la respectant. Autant qu’il en était capable ; il lui est aussi arrivé de la corriger certains soirs de grande frustration. Leur entourage, pas forcément bienveillant, a prétendu qu’elle en avait tout de même bien profité, puisqu’elle le tenait par les couilles et en faisait ce qu’elle voulait à l’époque.
C’est sans doute vrai.
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