Gilets jaunes de Saint-Avold

On voulait produire quelque chose – BD, livre, album, affiches, brochure, expo photos, peu importe – qui parlait de nous et témoignait de notre expérience, nous permettait à la fois de réfléchir à notre histoire et de la faire connaître aux gens qui n’étaient pas Gilets jaunes (GJ). Parce que nous pensons que ce que nous faisons mérite d’entrer dans l’histoire avec un grand « H », celle des luttes populaires pour un monde plus juste et plus humain. Et notre histoire, nous voulons l’écrire nous-mêmes, avec nos mots, nos images, notre ressenti

La pandémie et la crise qu’elle a provoquée montrent que nous avions raison de nous battre ; pour plus de justice, pour plus de moyens pour les hôpitaux, pour que les premiers de corvée soient mieux reconnus et rémunérés. Pour un monde meilleur, humain et vivable !

Par ce livre, nous témoignons et nous nous adressons à tous : nous sommes des gens ordinaires, comme vous ; nous avons peur, comme vous ; nous avons des familles, comme vous ; mais on ne peut plus supporter passivement ce qu’ils nous font.

le salon de restaurant est reconstitué au milieu des Champs. Les tables, chaises, fauteuils ont été poussés au milieu de la chaussée et des GJ jouent aux clients en consultant cartes et menus, alors que d’autres jouent aux serveurs

Nos revendications sont le fruit de l’assemblage des revendications de tous et chacun, chacune ; nous avons pris soin de tenir compte de tout de que les gens venus au rond-point voulait faire remonter

Ils se positionnent aux deux extrémités de la place pour former une sorte de parc à bestiaux, comme dans les westerns quand les cowboys encerclent les bêtes, sauf que les motos remplacent les chevaux

Cette histoire nous appartient à nous tous et toutes, et nous signons donc tous, tous ceux qui sont encore sur le rond-point de Saint-Avold après un an et demi de luttes

Le rond-point de Saint-Avold, c’est nous, les écrivains en herbe. C’est notre histoire que nous allons raconter en détails pour que vous nous connaissiez mieux

le lendemain, on n’entend plus parler que de la casse dans le centre-ville, rien sur notre légitime colère et nos revendications