Héliodore

Bon j'avoue, je suis comme tout le monde, j'ai lu "Cinquante nuances de Grey". Parce que tout le monde en parlait, parce qu'on me l'a conseillé, par curiosité aussi, surtout.Et j'ai été terriblement déçue par cet étalage de soumission féminine, l'histoire d'amour mièvre, les rebondissements stupides... Bref, cela n'a pas exactement été ma tasse de thé. C'est là que l'on m'a dit : "mais ça, ce n'est pas de la vraie littérature érotique", si tu veux lire de l'érotique, va chez La Musardine.



Voilà comment je me suis retrouvé en possession de "Osez 20 histoires érotiques dans un train". Et cette fois je n'ai pas du tout été déçue. Plus de mièvrerie ici. Peu d'amour aussi. Du cru, beaucoup (trop, même, dans certaines histoires) de l'action évidemment, et surtout de vrais moments de vie, piqués ici et là, sur fond de tension sexuelle. J'ai trouvé ce recueil pas trop mal écrit. Mais je n'ai vraiment pas tout aimé : je pense par exemple au viol de Calamity train qui m'a laissé une sensation très désagréable, ou à la nouvelle Thirst qui m'a bien plus dégoûtée qu'émoustillée. Coup de foudre à grande vitesse et Passage au havre ont été sans conteste mes opus préférées. Ceci dit même si on est loin du chef d’œuvre, ce recueil m'a donné envie d'en apprendre plus sur le genre (c'est déjà ça ^^)
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"(...) et si quelqu'un vous raconte les amours de Théagène et de Chariclée, qui donc est d'acier, ou de fer, en son cœur, pour ne pas être touché, le récit dût-il durer un an ?"



Les amours convulsives des sensuels Théagène et Chariclée ne sont pas une sinécure : en but à toutes les concupiscences, les deux chéris traversent mille épreuves (rapts, réclusion, tentative d'assassinat, quasi immolation, assauts libidineux...). Il y aurait de quoi s'arracher les cheveux (ce que tente souvent la désabusée Chariclée) ou maudire la pernicieuse Fortune !



Ballotés de Delphes à Memphis, de Zante à Syène (Assouan), les tourtereaux n'obéissent qu'à un seul programme, garder intacte leur virginité jusqu'à leur mariage. Elle, fébrile, lui, tumescent, finiront par trouver asile dans la cité légendaire de Méroé. Sous les bienveillants auspices des souverains éthiopiens, le roi Hydaspe et la reine Persinna, en qui Chariclée reconnaîtra ses parents, ils pourront enfin convoler et, gageons-le, apaiser des ardeurs incandescentes.



Outre ces aventures haletantes, on retiendra de ce récit à épisodes l'inédit syndrome d'Andromède (une femme noire donne naissance à une enfant blanche pour l'avoir conçue sous un tableau représentant la mythique princesse), une pierre qui préserve du feu, la pantarbe, une bataille épique entre peuplades nilotiques, des cérémonies religieuses extravagantes et la figure délirante d'une femme de satrape, l'érotomane Arsacé.



Roman gigogne fort bien construit, Les Éthiopiques abuse du suspense, multiplie les péripéties et déroule une narration spasmodique. Héliodore invente "le récit dans le récit dans le récit" et devance Freud en oniromancien déchaîné (une pléthore d'interprétations de rêves parsème cette chronique hyménéale) mais cependant n'endort jamais son lecteur. Ces intrigues feuilletonesques qui n'évitent ni les redondances, ni les raccourcis approximatifs, se lisent avec entrain. L'écriture est ramassée, l'exotisme contrôlé et les pointes d'humour fréquentes agrémentent cette pérégrination dépaysante.



Les délires déliés d'Héliodore : j'adore !
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Je ne voulais plus acheter de "Osez 20 histoires" tellement le contenu était d'une pauvreté d'écriture édifiante. Et puis j'ai du partir en déplacement. Une amie n' a rien trouvé de mieux que de m'offrir ce "Osez...20 histoires érotiques dans un train" qu'elle m'a donné sur le quai. C'était un peu par humour, beaucoup par envie me confiera t elle plus tard car elle, elle n'était hélas pas du voyage.

Au final, j'ai été surprise. Les histoire sont pas mal et franchement excitante. J'ai passé un excellent moment (bien au-delà de la lecture d'ailleurs).

SNCF : à nous de vous faire préféré le train... Même si, dans l'ensemble, l'écriture reste pauvrette et peu inspirée, les récits s'avèrent variés, intéressants, voir originaux. (A bas la grisaille et la monotonie des quais de gare, vive les relations débridés dans les trains)