Citations de Hippolyte (35)
En 1994, il s'est produit un génocide au Rwanda.
Un génocide est un crime contre l'humanité.
Un crime qui ne peut être commis que par un état...
... sous le regard des autres états.
En cent jours, il y eut plus de huit cent mille tués.
Mes ancêtres, les ogres d'antan, mangeaient directement les enfants.
Moi, avant de les bouffer je vais les exploiter !
Je suis un ogre
♪♫ civilisé ♪♫
♪♫ ci-vi-li-sééé ♪♫
♪♫ Je recueille des enfants abandonnés, dans mon usine modernisée. ♪♫
Ils fabriquent des jouets immondes pour les enfants de l'autre monde.
♪♫ Je suis un ogre civilisé ! ♪♫
Civilisééé !!!
♪♫ Je capitalise et mondialise. ♪♫
Mais avant de me goinfrer,
♪♫ je dois penser... ♪♫
♪♫ productivité... ♪♫
♪♫ efficacité... ♪♫
♪♫ rentabilité ! ♪♫
(p. 34-35)
Les brins d'herbe qui flottent autour de cette forteresse continuent à vivre et pas moi... Pourquoi ?
Je n'ai jamais connu l'amour... Pourquoi ?
Je suis morte et personne ne le sait.
Pourquoi ?
Quand un homme fuit son pays, c'est toujours pour trouver une vie meilleure... Mais la route est longue et difficile.
L'exilé s'épuise tant à survivre qu'il en oublie la raison pour laquelle il est parti, ce qu'il cherche et même qui il est.
Il n'est plus qu'un corps qui marche...
La marque du génocide, ce n'est pas la furie.
C'est le silence. Le témoignage rendu impossible parce que tous ou presque ont été tués.
Ont été tus. Et on ne veut pas, on ne peut pas croire aux récits des rescapés.
La mémoire d’un génocide est une mémoire paradoxale : plus le temps passe, moins on l’oublie
Je recueille des enfants abandonnés, dans mon usine modernisée. Ils fabriquent des jouets immondes pour les enfants de l'autre monde, je suis un ogre civilisé ! Civilisééé !!! Je capitalise et mondialise. Mais avant de me goinfrer, je dois penser... productivité... efficacité... rentabilité ! (p.34/35)
L'organisation est la condition de la démultiplication du crime.
Le déni, la soupape.
Le génocide est une folie raisonnée.
Quand un crime s'étale sur trois mois de temps, la colère n'explique rien.
Tout était prêt.
ON SE REPRÉSENTE TOUJOURS UN CAUCHEMAR COMME UNE CHOSE OBSCURE.
LE NOTRE ÉTAIT LUMINEUX, DÉCOUPÉ AU SCALPEL PAR UN SOLEIL IMPITOYABLE.
Du silence. Il n'y avait que du silence et des tués. Les tués ne parlent pas. Il n'y avait plus de mots. Juste ce silence. Epais, lourd. Comment raconter ? La marque du génocide, ce n'est pas de la furie. C'est le silence. Le témoignage rendu impossible parce que tous ou presque ont été tués. Ont été tus. Et on ne veut pas, on ne peut pas, croire aux récits des rares rescapés
Nous terminons notre pause avec cette vision d’une mer ouverte au tourisme mais fermée à l’humanité.
L'instant de pudeur est passé, le peu d'humanité avec lui.
Nous avions pénétré un monde où les instituteurs tuent leurs élèves, où les policiers mènent la battue.
Le voeu que nous avons tous si souvent exprimé de plus jamais ça n'a pas été exaucé puisque d'autres génocides ont été perpétrés.
Dans un monde immobile Sous un ciel bleu" "pur sans nuages rien ne bougeait sauf le feuillage des arbres agités par une brise légère du silence il n'y avait que du silence et des tués.
Pour vous, c'est une guerre de plus en Afrique. Un conflit ethnique. Le mot ethnie n'existe même pas dans notre langue. Ce sont les colons allemands et belges qui nous ont divisés. Diviser pour mieux régner... Vous connaissez la devise ? Tout était en place. (p.33)
Le bateau est à l’arrêt.
Nous aussi.
Les migrants, eux, continuent de prendre la mer.
Nous attendons tous.
Nous attendons avec une seule certitude.
Il y a urgence.
"La marque du génocide, ce n'est pas la furie.
C'est le silence"
"la mémoire d'un génocide est une mémoire paradoxale : plus le temps passe, moins on l'oublie" Boubacar Boris Diop
Le mot ethnie n'existe même pas dans notre langue. Ce sont les colons allemands et les belges qui nous ont divisés.