Ne reproche à personne son malheur; car chacun est exposé aux vicissitudes de la fortune, et l’avenir est inconnu.
De même que nous voyons l’abeille se reposer sur toutes les fleurs et prendre de chacune d’elles ce qui lui convient : de même, aussi, ceux qui veulent s’instruire doivent ne rien omettre, et recueillir de tous côtés ce qui peut leur être utile. À peine encore, avec tous ces soins, pourrait-on surmonter les faiblesses de la nature.
Tâche de vivre tranquillement; mais, si tu te trouves jamais dans les périls, cherche à sortir des combats avec gloire, et non avec une réputation infamante. Mourir, c’est l’arrêt que le destin a prononcé contre tous les hommes, mais mourir avec gloire, c’est le partage que la nature a réservé à la vertu.
Je voudrais bien qu'il fût aussi aisé de persuader les auditeurs de pratiquer la vertu qu'il est naturel d'en faire l'éloge; mais je crains que de telles paroles n'aient nul effet. Il y a longtemps que nous sommes corrompus par des gens qui ne savent que nous duper et méprisent le peuple...
S’il est des choses sur lesquelles tu crains de t’expliquer ouvertement, et que cependant tu désires communiquer à quelques-uns de tes amis, parle-leur en comme d’affaires qui te sont étrangères. Par là tu connaîtras leur sentiment sans découvrir le tien.
Les passions qui ne peuvent gouverner l’âme sans honte, sache les maîtriser toutes : amour des richesses, colère, plaisir, douleur. Tu y parviendras, à l’égard des richesses, en regardant comme un gain ce qui doit t’attirer l’estime, et non ce qui peut t’enrichir; tu réprimeras ta colère en te montrant, à l’égard de ceux qui font des fautes, tel que tu voudrais que les autres fussent pour toi, quand tu en fais toi-même; tu te modéreras dans les plaisirs, en pensant qu’il est honteux de commander à des esclaves, et d’être soi-même l’esclave des voluptés; tu ne t’abandonneras point à la douleur, en considérant les malheurs des autres, et en te rappelant que tu es homme.
Qu'avez vous épargné dans vos tentatives ? N'avez vous pas occupé le Pirée ? Ne détruisez-vous pas les récoltes dans les campagnes et ne saccagiez-vous pas la terre ? N'avez-vous pas incendié les faubourgs et enfin n'avez-vous pas donné l'assaut aux remparts ? Et vous jugiez tant qu'il vous fallait agir ainsi que vous étiez plus irrités contre ceux de vos compagnons d'exil qui restaient dans l'inaction que contre les responsables de vos malheurs !
Isocrate - Sur l'attelage, XVI - Éditions Les Belles Lettres
[70] Ταῦτα δὲ διῆλθον δυοῖν ἕνεκα, πρῶτον μὲν ἐμαυτὸν ἐπιδεῖξαι βουλόμενος οὐκ ὀλιγαρχιῶν οὐδὲ πλεονεξιῶν ἀλλὰ δικαίας καὶ κοσμίας ἐπιθυμοῦντα πολιτείας, ἔπειτα τὰς δημοκρατίας τάς τε κακῶς καθεστηκυίας ἐλαττόνων συμφορῶν αἰτίας γιγνομένας (...).
=> J'ai relaté ces faits pour deux raisons : la première parce que je veux montrer que je ne désire ni oligarchies, ni privilèges, mais un régime de justice et d'ordre, ensuite que les démocraties qui sont mal organisées engendrent moins de malheurs [que des gouvernements oligarchiques].
"Réfléchis avec lenteur, mais exécute rapidement tes décisions."
Ne convient-il pas, en effet, que les enfants, de même qu’ils héritent des biens de leurs pères, héritent aussi de leurs amis?