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Citation de Emnia


ses gravures constituent une sorte de journal intime où [Albert Besnard] trahit régulièrement sa hantise personnelle de la souffrance, de la violence et, par-dessus tout, de la mort, ce « poison noir » des romantiques. Tandis que la Nature victorieuse persiste, l’homme disparaît, solitaire, abandonné à la détresse de sa finitude. Indéniablement, c’est dans les gravures qui montrent l’agonie et le trépas que Besnard est le plus poignant. Ainsi en est-il d’une des scènes les plus tragiques du début de sa carrière : La Fin de tout, où la lumière étincelante de la flamme d’une chandelle ne sert qu’à rendre clairement les desseins de la Faucheuse. En témoigne également la suite des vingt-six planches d’une série sur la mort exécutée en 1900 et 1901, qui devait en comporter cinquante, et qui furent commandées à l’artiste par le riche baron Vitta. La série fut intitulée Elle. Dans cette nouvelle « danse macabre », Besnard rassemble tout l’attirail romantique, de la faux aux squelettes, des corbeaux aux ténèbres les plus obscures, ce qu’il nommait pudiquement des « impressions d’humanité ».

Chantal Beauvalot, "Graver la vie et la mort"
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