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Nationalité : Iran
Né(e) le : 10/2005
Biographie :

La Revue de Téhéran est un magazine mensuel iranien de langue française consacré à la culture et aux traditions iraniennes.
Créé en octobre 2005, il dépend de la Fondation Ettela'at, qui édite, outre son quotidien du même nom, des publications scientifiques et culturelles.
Basé à Téhéran, seul magazine iranien en langue française, au-delà de sa diffusion en Iran, il est également diffusé par abonnement en France et dans plusieurs pays francophones.
Sa ligne éditoriale tend à promouvoir la connaissance de l'Iran et de la culture iranienne auprès d'un public francophone mais également à promouvoir le français en Iran, dans une volonté affichée de participer ainsi, même modestement, au « dialogue des civilisations ».

Source : Wikipédia
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Bibliographie de La Revue de Téhéran   (108)Voir plus

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
La spiritualité et la recherche du divin ont souvent été associées à un besoin d’élévation dont la dimension à la fois physique et spirituelle est parfaitement exprimée par le motif de la montagne. Elle renferme ainsi une symbolique extrêmement riche présente dans de nombreuses religions et mouvances spirituelles où elle a souvent été présentée comme lieu du repos des dieux ou refuge de divinités mythologiques en tout genre, ou encore point de jonction entre le ciel et la terre, entre le spirituel et le matériel. Elle manifeste aussi le désir millénaire de l’homme d’égaler Dieu ou de se rapprocher du ciel, comme l’illustre parfaitement l’épisode de la Tour de Babel (Genèse, 11 : 1-9) ou dans le récit coranique, la volonté de Pharaon d’ériger une tour lui permettant d’accéder jusqu’au Dieu de Moïse [1]. Point terrestre le plus proche du ciel, elle demeure avant tout le lieu de l’initiation, ainsi que, du Sinaï au Jabal al-Nour [2], l’endroit choisi par Dieu pour se révéler à l’homme. De fait, la symbolique du sommet comme le but à atteindre demeure au cœur de nombreuses pratiques initiatiques d’inspiration chrétienne, chiite et soufie.
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Dans l’Ancien Testament, la montagne est le théâtre d’événements centraux : lieu choisi par Dieu pour l’accomplissement du sacrifice d’Isaac par Abraham, c’est également là où Il apparût à Moïse pour lui révéler les dix Commandements : "L’Eternel descendit sur la montagne du Sinaï, sur le sommet de la montagne ; l’Eternel appela Moïse sur le sommet de la montagne. Et Moïse monta" (Exode, 19:20). Accompagnée d’images symboliques fortes visant à montrer la toute-puissance du Créateur - tonnerre et éclairs, épaisse nuée et fumée la recouvrant - la montagne est donc le lieu que choisit Dieu pour se révéler à son peuple par l’intermédiaire d’un prophète élu. Si elle est parfois nommée - montagne de Séir, de Galaad, du Sinaï ou encore d’Hermon - c’est moins le lieu particulier que le motif même de la montagne en tant que lieu de manifestation du divin qui importe ici et qui tend à véhiculer l’image d’un Dieu majestueux et inaccessible au commun des mortels.
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Dans les évangiles, le motif de la montagne continue d’évoquer celui de la Rencontre et de la proximité avec le divin, pour devenir également un lieu de recueillement. C’est également là où la loi est donnée, non plus par Dieu au travers de Moïse, mais par Jésus lui-même : la montagne est le lieu de l’enseignement du Christ, notamment des Béatitudes, qui constituent la première partie du "Sermon sur la montagne" contenant les principes centraux de son enseignement ainsi que le Notre-Père. [5] Elle demeure également le lieu par excellence de l’expérience spirituelle et de la révélation du Christ comme Fils [6] : ainsi, la Transfiguration accompagnée de l’apparition de Moïse et Elie aux apôtres Pierre, Jacques et Jean se déroule "à l’écart, sur une haute montagne" [7] (Matthieu, 17:1 et Marc, 9:2).
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Ainsi, l’Alborz religieuse mazdéenne demeure consignée dans ces livres purement théologiques et religieux, sans que sa représentation ne se fige pour autant. En effet, au-delà de la sacralité de cette montagne que l’on découvre au travers des écrits avestiques et mazdéens, c’est le grand recueil de la mythologie persane, le Shâhnâmeh (Livre des Rois), qui contient les plus nombreuses allusions à cette montagne et qui a réussi à la doter d’un symbolisme sacré très puissant, qui a été exploité durant des siècles par les divers courants mystiques musulmans.
Pourtant, le Shâhnâmeh, qui est une compilation très travaillée des divers mythes préislamiques, n’a pas détruit la dimension ésotérique de cette montagne mazdéenne. En réalité, cette montagne, tout en préservant sa sacralité, est devenue "mythologique" en s’intégrant dans les récits du Livre des Rois. On peut d’ailleurs dans une certaine mesure prétendre que les transformations des fonctions de l’Alborz dans cet ouvrage sont le miroir des transformations d’une société perse sassanide et mazdéenne en train de devenir une société persane musulmane, désireuse de conserver malgré les changements son histoire et ses mythes.
L’Alborz est cité 28 fois sous son nom entier et douze fois sous la forme de la "montagne de Borz" dans le Shâhnâmeh. Parfois même, ces mots sont utilisés en tant qu’adjectifs, ce qui n’est pas nouveau. On voit également dans des textes antérieurs le mot "borz" utilisé en tant qu’adjectif qualificatif de grandeur. Ceci dit, l’Alborz du Shâhnâmeh n’est guère mieux situé que l’Alborz mazdéen et baigne dans le même flou temporel et spatial qui singularise tous les lieux mythologiques. Ainsi, en tentant de restituer dans le monde réel l’Alborz du Livre des Rois, le professeur Karimân, reconstituant son positionnement selon les indications de cet ouvrage, a découvert que ces indications ne sont pas semblables et qu’elles déplaçaient à chaque fois cette montagne dans une région mythologique différente. Avec les recoupements et l’orientation géographique basée sur le Livre des Rois, nous avons une Alborz en Inde, une en Transoxiane, une en Afghanistan, et la plus importante dans le Caucase.
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L’importance religieuse de l’Alborz est en particulier soulignée par sa fonction de pilier du pont de Tchinoud, détaillée dans les Gathas, la partie la plus ancienne de l’Avesta. Le pont Tchinoud, qui correspond au pont Sirat de la tradition musulmane, joue un rôle capital dans le mazdéisme, puisqu’il est le passage obligé des âmes mortes, dans leur voyage vers le paradis. Pourdâvoud, iranologue et correcteur de l’Avesta précise dans sa préface des Yashts : "Le Dênkard, œuvre majeure du mazdéisme pahlavi explique, dans son dix-neuvième chapitre (…), la fonction de ce pont : "Le pont de Tchinoud s’étend depuis la montagne Daïtik . en Iranvij jusqu’à l’Alborz. Sous le pont, et en son milieu, se trouve la porte de l’Enfer. Tchinoud est un passage que tous, pieux et pécheurs, doivent traverser. Pour les pieux, ce pont s’élargit autant que la longueur de neuf javelots, chacun long comme trois flèches, mais pour les pécheurs, il devient plus mince que le fil du rasoir."
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L’Histoire de l’Iran est jalonnée de guerres et d’invasions, au cours desquelles les gorges et les passages dans les montagnes, ainsi que les forteresses bâties en altitude avaient une grande importance stratégique.

A titre d’exemple, les guerres qui ont eu lieu il y a des millénaires entre le peuple d’Elam (qui vivait en Susiane, c’est-à-dire dans le Khouzestan actuel, dont une partie est montagneuse) et les peuples qui vivaient en Mésopotamie, entre les Mèdes (qui vivaient dans les montagnes du Zagros et qui ont bâti la ville d’Ecbatane) et les Assyriens, entre les Perses et les Mèdes, entre l’armée de Darius III (Roi Achéménide) et l’armée d’Alexandre le Macédonien, ainsi que les guerres entre l’armée des arabes musulmans et l’armée de Yazdgard III (Roi Sassanide) se sont déroulées dans la région montagneuse de l’ouest de l’Iran.

Les grandes tribus nomades qui vivent actuellement dans les montagnes du Zagros (la tribu Ghachghâï par exemple) se sont constituées au moment des invasions turco-mongoles au cours du Moyen Age, invasions qui ont ravagé l’Iran et en particulier la vie sédentaire qui existait jusqu’alors dans la région du Zagros . Les forteresses construites dans les montagnes d’Alamout (à proximité de Ghazvin) furent le haut lieu de résistance des Ismaïliens au VIIIe siècle de l’Hégire (XIVe siècle de l’ère chrétienne).

La résistance des habitants du sud-ouest de l’Iran face aux Anglais et la révolte des habitants de la province de Guilân (au nord de l’Iran) au cours de la première guerre mondiale, se sont organisées dans les montagnes. La guerre Iran-Irak s’est déroulée également en partie dans les montagnes du Zagros.

Les montagnes de l’Iran gardent les traces de toutes ces guerres. Ceci explique peut-être le fait que les montagnes sont si présentes dans les mythes, les contes et les légendes iraniennes.
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De nombreux traités mystiques mentionnent également la présence de montagnes cosmiques n’ayant pas d’existence géographique concrète et porteuses de sens spirituels très riches. La plus connue en islam demeure la montagne de Qâf, axe cosmique entourant notre univers - qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler la Montagne du Salut contenant le saint Graal -, située dans une mystérieuse "Ile Verte" où résiderait le Sîmorgh. Dans l’épopée mystique d’Attâr, Le langage des oiseaux (Mantiq al-Tayr), l’ultime étape du voyage d’un groupe d’oiseaux à la recherche de leur roi la Huppe se situe au sommet de la montagne du Qâf, qui symbolise la surexistence en Dieu (baqâ’) réalisée à la suite de l’annihilation du moi (fanâ’). Véritable "Sinaï mystique", la montagne de Qâf constitue également pour Sohrawardî l’une des étapes d’un parcours mystique devant mener à la découverte d’un "moi supérieur" situé en son sommet.
La montagne est également très présente dans les œuvres des grands poètes iraniens, notamment Rûmî pour qui elle symbolise tantôt le rang privilégié de l’homme par rapport aux autres créatures qui, "solide comme une montagne", est à même de combattre et vaincre ses passions et penchants égoïstes, tantôt les croyants superficiels qui se contentent de répéter les principes religieux sans en comprendre la signification profonde, telle une montagne dont l’écho répète automatiquement un son à l’infini. La notion d’écho revêt aussi une signification positive dans le cas des "amis de Dieu" (Awliya-ol-llah) : après avoir atteint le stade suprême de l’union au Créateur (fanâ) et s’être dépouillés de leur "moi", leurs paroles leur sont alors directement inspirées par Dieu, telle une montagne reproduisant en écho une voix à l’identique.
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Le mont Damavand fut également témoin d’une des plus brillantes légendes iraniennes : la flèche tirée par Arash pour déterminer la frontière entre le royaume d’Iran et celui de Touran.
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Le mont "Takht-e Soleyman" en Iran était considéré comme le lieu de résidence du prophète Salomon.
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