Il réussirait. Il retrouverait ses maîtres, malgré sa peur, la caresse forte de leurs mains sur son poil et leurs paroles mélodieuses qu'il aimait flairer à la sortie de leurs lèvres en se frottant la tête contre leurs bouches.
Filou avait toujours eu beaucoup de chance. Dès sa naissance, troisième d'une portée de cinq chatons, il n'avait dû la vie sauve qu'à la couleur gris cendré de son poil et à sa manière attendrissante de chercher les mamelles de ses mères, en leur bourrant le ventre de coups de tête. (p.5)