"Ouvre-moi" est l'un des derniers livres que mon 5 ans a choisi à la bibliothèque. Nous ne le connaissions pas et l'avons découvert en même temps en lecture du soir. C'est un très bel album sur l'acceptation des différences et la conciliance.
Au cœur de l'hiver, un ours frappe à la porte d'une petite maison en bois dans laquelle vit un petit garçon. Son habitation ayant été détruite par une avalanche, l'ours demande refuge. Le petit garçon, d'abord effrayé par cet inconnu, l'accueille finalement. Mais la cohabitation s'avère difficile : à cause de sa grande taille, l'ours est un peu maladroit dans cette maison qui ne lui est que moyennement adaptée, et puis il mange beaucoup et fait des crottes monstrueuses. Et puis il chamboule un peu les habitudes du petit garçon... Un jour que l'ours casse sa maquette, c'en est trop pour lui : il lui demande de partir, et pour être sûr qu'il ne revienne pas, il barricade porte et fenêtres. Le petit garçon, se sentant à la fois soulagé et coupable, finit par s'endormir. C'est un cauchemar qui le réveille mais dans son agitation, il fait tomber la lampe. La maison prend feu. Toutes sorties étant bloquées, le voilà enfermé tout seul dans sa maison en flamme...
La narration étant à la première personne, on a l'impression d'être dans une sorte de témoignage, dans lequel le petit garçon nous raconte sa cohabitation avec quelqu'un de trop différent de lui, du drame qui a suivi suite à leur dispute, et de la façon dont il lui a demandé pardon et dont ils se sont réconciliés.
Pour un album jeunesse, il y a pas mal de texte, bien réparti sur chacune des pages, qui se tournent assez vite au final. Les illustrations sont soignées, tendres, douces, aux couleurs hivernales (beaucoup de blanc et de marron), du style "animé". Très agréables à observer.
L'histoire, quant à elle, est touchante à souhait. Elle nous parle d'empathie, de conciliation, d'acceptation des différences, de pardon, de vivre ensemble. Elle nous apprend à faire confiance, à faire des concessions également, tout en abordant les sentiments de culpabilité, de colère ou de peur.
Quelques traits d'humour sont également glissés ici et là, comme par exemple quand il est expliqué que l'ours mange beaucoup trop ou fait des "crottes abominables". Là, les dessins sont explicites et font vraiment sourire.
Muka nous offre ici un très bel album, une très belle leçon de vie sur le partage et le vivre ensemble.
Commenter  J’apprécie         405
Quand un ours frappe à votre porte en plein hiver ? Que faire ?
Si je ne suis pas trop adepte du style des illustrations, qui pour autant sont drôlement expressives, l'histoire de cet album jeunesse est adorable. L'entraide, le doute, l'amitié, sont autant de thèmes abordés de façon intelligente, amusante et attendrissante. Un texte tout en émotions et en jolies valeurs.
Commenter  J’apprécie         130
C'est l'hiver, il fait très froid. Le personnage principal est bien au chaud dans sa maison. On a tous expérimenté ce sentiment de bien-être, regardant par la fenêtre et se disant qu'on est bien mieux au chaud à l'intérieur.
Puis on frappe à la fenêtre. Un ours. C'est grand un ours. Et il a sans doute des habitudes différentes. Et comment cohabiter...?
Bien sûr la cohabitation se révèle problématique. Et un jour, l'ours commet l'irréparable. En tout cas, quelque chose que le personnage principal juge irréparable... Alors, comme dit Brel, c'est la rupture, bête et brutale... L'ours est jeté dehors. Mais il est juste maladroit, pas mal intentionné.
Ce faisant, le personnage principal met le feu à sa maison... Qui va l'aider à reconstruire? L'ours. Et une maison à la dimension des deux habitants, évidemment.
Jusqu'à ce que d'autres personnes arrivent, car il fait bon vivre dans une maison où l'on accueille la personne qui frappe à la porte, ou à la fenêtre.
Une fable sur l'accueil et la cohabitation. L'actualité nous fait penser inévitablement aux vagues de migrants. Mais Muka est Sud-Coréen. Donc, je ne suis pas sûr qu'il soit sensible à l'aflfux de migrants en Europe. Il est juste attentif à l'humanité qui nous relie et à l'empathie dont nous devrions faire preuve.
Le tout est rehaussé de dessins fort agréables et tendres.
Commenter  J’apprécie         60
C'est toujours très agréable de lire des livres de jeunesse qui offrent un récit plaisant et délivrent des messages.
C'est le cas avec cet ouvrage où l'ours encombrant mais pas féroce demande asile à ce petit garçon. La cohabitation ne va pas être simple, jusqu'à la rupture mais la vie réserve des surprises et une aide inattendue va surgir. Cette lecture permet aussi un bel échange avec des enfants.
Commenter  J’apprécie         50
Nombre d'albums partiront de cette idée de départ, l'hospitalité d'un soir ou la visite, avec en prime une entrée accordée car il fait froid sur le palier suivant 10mn sans bouger.
"Ouvre moi" de Michaël Escoffier et Matthieu Maudet chez l'Ecole des Loisirs, "Petite taupe, ouvre moi la porte" d'Orianne Lallemand et Claire Frossard chez Auzou sont de ceux-là.
Tandis que certains s'inspireront de la célèbre comptine "Cerf, ouvre moi", d'autres s'arrêteront à l'idée citée plus haut, obligeant leurs personnages à une générosité sans bornes, invitant tout ce qui n'est pas à l'abri, puisqu'il fait froid.
Ici point de chasseur à l'horizon, il ne faudra compter que sur un seul invité imprévu: un ours.
L'épreuve de générosité sera mise à mal dans la balance, avec la nature imposante de l'ours (qui n'a pas peur des ours?).
L'auteur Muka mettra surtout ceci au centre de son expérience, la capacité du personnage récupéré à se faire tout petit et à ne pas bousculer le quotidien de l'hôte, à l'origine si bien rangée.
Les maisons humaines n'étant pas prévues pour les ours énormes, cela va faire du grabuge, indubitablement et nous parlerons surtout de colocation douloureuse entre nos deux héros.
La maison et son propriétaire survivront-ils à l'expérience de bons sentiments?
L'ours un peu maladroit nous fait sourire, voire mourir de rire, innocent de sa gaucherie et de son manque de manières en terre inconnue.
La tension va monter, une vraie comédie ou tragédie, comme on veut.
Les illustrations de Muka seront comiques, de quoi dédramatiser un peu la situation.
Les vues intérieures diverses et choisies, du sol aux escaliers de l'étage, mettront en valeur l'architecture de ce beau chalet de bois, il se dégagera de l'album un vrai charme, tout y est accueillant mais cela ne pas durer.
Désolé, chers jeunes lecteurs, même si la belle amitié partira à vaux-l'eau, les bons sentiments resteront les plus forts sur ce ring d’événements et il faudra se montrer fort.
La fin est adorable, tendre et finalement, les jeunes lecteurs se feront tout de même leur propre idée de cette générosité qui mettra le confort en péril.
Il y aura une réflexion sous-jacente sur l'amitié qui fera réfléchir.
Attachant.
Commenter  J’apprécie         40
Que peut-on faire quand un ours frappe en plein hiver à notre porte ? L'accueillir au risque de se faire dévorer ou le laisser dehors au risque de le voir mourir de froid. L'accueillir mais la cohabitation est difficile jusqu'au jour où...l'ours est jeté dehors. Il reviendra au secours de son sauveur et tout ira mieux. L'ours finira par partir et d'autres seront accueillis à leur tour.
Evidemment, on fait le parallèle avec l'accueil des migrants. C'est tout l'intérêt de l'album. L'histoire est racontée à la première personne du singulier. Nous sommes au cœur du sujet.
La couverture est très belle toutefois je n'ai pas vraiment aimé les illustrations intérieures, trop proches des mangas à mon goût. Les enfants eux, n'auront pas ce genre d'a priori défavorable.
Commenter  J’apprécie         40
Un jeune homme entend toquer à sa porte durant une longue soirée hivernale. Qui cela peut-il bien être ? Un ours qui demande une place dans sa maison afin de contrer les rigueurs climatiques. La cohabitation commence, mais la maison s'avère trop petite... Le jeune homme chasse son nouvel ami tout en ayant des remords. Mais un jour sa maison brûle...
Solidarité et amitié se tiennent la main dans ce beau conte, plein de douceur. Le texte est beau, adapté à nos enfants et montre qu'à 2 (ou plus) on est toujours plus forts et moins tristes.
Les illustrations sont tendres, aux couleurs pastels et d'une précision certaine.
Commenter  J’apprécie         30
Une jolie petite histoire d'entraide et de générosité à destination des tout-petits et moins petits. Les dessins sont très beaux. Je ne me suis jamais lassée de lire cette histoire à mes deux enfants (un nombre incalculable de fois). L'histoire du soir idéale: Rapide, rythmée, jolie, émouvante et pleine d'amour... Un calin et au lit!
Commenter  J’apprécie         20
Une histoire toute douce, enfin en apparence.Quelques flocons, de la neige et une maison occupée par un jeune garçon. Il fait froid, l'ours demande refuge. Il fait si froid se dit le garçon... mais si l'ours rentre il va peut-être me dévorer.
Cas de conscience. Que faire ?
Finalement l'ours va s'installer, gros balourd il va devenir bien encombrant.
Hop dehors !
Mauvaise conscience du coup.
Mais un évènement va faire basculer l'histoire, qui donnera sans doute quelques craintes au jeune lecteur. Entraide, solidarité, amitié, générosité, courage, colère et douceur. Il y a beaucoup dans ces quelques pages qui prêteront peut-être à discussion. Le dessin donne à la fois une ambiance douillette et une palette d'émotions.
Un album à ne pas lire au coin du feu.
Commenter  J’apprécie         20
Un petit garçon vivant reclus dans sa cabane reçoit par une froide journée d'hiver une visite inattendue : un ours ! Ce dernier cherche un abri, mais le garçonnet se méfie de cette grosse créature poilue... Son désir de l'aider prendra-t-il le dessus sur la crainte qu'il éprouve ?
On gagne parfois à s'ouvrir aux autres et leur tendre la main. Telle pourrait être la morale de cette histoire ! Cet album aborde avec tendresse les thèmes de la solidarité et de l'amitié. Une tendresse habilement retranscrite visuellement grâce à de jolies illustrations, tout en douceur.
Commenter  J’apprécie         20
L'hiver est rude alors un ours vient trouver refuge chez un petit garçon. Mais la cohabitation est très difficile ... Un jour, l'ours fait une bêtise et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase ... Le petit garçon chasse l'ours de chez lui. Le soir même, sa maison prend feu et heureusement, l'ours n'est pas rancunier ...
Une très jolie histoire pleine de douceur avec seulement deux personnages mais ô combien attachants.
Commenter  J’apprécie         10
Livre choisi par mon fils parmi une sélection dans le cadre du Prix des Incorruptibles. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un prix de littérature jeunesse. Il est décerné chaque année par des élèves issus de classes de maternelle jusqu'au lycée. Il est organisé par l'association du Prix des Incorruptibles. L' objectif étant de proposer des sélections d'albums et de romans de qualité à un maximum d'enfants afin de les amener à la lecture plaisir. Ce prix donne la parole aux jeunes lecteurs et valorise leur vote.Les élèves de la maternelle au lycée lisent une sélection d'ouvrages correspondant à leur niveau et votent chacun pour leur livre préféré. Les élèves se forgent une opinion personnelle sur les titres en compétition et apprennent à argumenter leur choix. Ils ont toute l'année scolaire, d'octobre à mai, pour lire.
Ce livre aborde différents thèmes comme l'amitié, l'empathie, la différence, la confiance et la culpabilité. Dans quelle mesure faut-il faire confiance à l'autre? Jusqu'où peut-on aller? Quelles concessions peut-on accepter?
L'histoire: un enfant bien à l'abri dans sa maison de bois entourée de neige voit arriver un ours qui lui demande de l'héberger ayant perdu sa maison. L'enfant hésite. Peur de l'inconnu. Il accepte finalement et la cohabitation commence et s'avère difficile, pesante. L'ours est trop grand et trop fort pour cette petite maison. il prend trop de place, empiète sur l'espace autrefois tranquille de l'enfant qui après un nouvel incident (un objet cassé par inadvertance) craque et chasse l'intrus. Il retrouve sa maison, la barricade pour se sentir à l'abri à nouveau mais il se retrouve rongé par la culpabilité jusque dans ses rêves... Puis réveillé par les flammes! (il a renversé une lampe à huile en dormant) mais il ne peut s'enfuir. Il voit sa fin arriver quand l'ours le délivre soudain en fracassant la porte au péril de sa vie, brûlé par les flammes mais sauf. Ils reconstruisent une nouvelle maison les jours suivants comme le symbole de leur nouvelle amitié plus forte que jamais. Au printemps, l'ours dit au revoir à son ami comme c'était prévu mais de nouveaux amis ne tardent pas à arriver.
Des illustrations douces et soignées, qui confortent la compréhension du texte. Les traits des personnages sont adoucis, arrondis afin de les rendre plus inoffensifs, plus familiers à l’enfant comme des doudous. Des tons à dominante grise et brune en parfaite adéquation avec la saison hivernale.
Une belle histoire. J'ai beaucoup aimé la symbolique de la maison, le fait d'y laisser entrer ou pas un inconnu. Les doutes et les peurs du personnage auquel l'enfant peut facilement s'identifier. On doit tous faire des concessions avec autrui, c'est pas toujours facile et le livre explique ça aussi. Quand l'enfant vit avec l'ours, il montre ce qui est difficile à supporter pour l'enfant, ce qui le dérange, leurs différences mais au final on comprend que ça ne comptait pas. Il suffisait d'adapter la maison à leurs besoins réciproques. L'amitié, l'ouverture d'esprit et la confiance restent les valeurs principales de ce livre. J'ai apprécié et mon fils aussi. Un album jeunesse à découvrir.
Commenter  J’apprécie         10
Le graphisme et le cadrage rendent vivante
l'histoire... On est pris par les questions du héros et son remord.
Un bel album vraiment ! J'adore !
Commenter  J’apprécie         10
Un graphisme splendide. L'interaction entre image et texte est subtile. L'intrusion de l'oiseau qui grandit après chaque "chut!" du lapin grognon est une intéressante intrusion de l'inconnu et du fantastique.
Commenter  J’apprécie         10