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Citation de Partemps


« Un jour que je versais d’amères larmes, que s’évanouissait en douleur mon espérance, que solitaire je me tenais près du tertre aride où recluse dans la ténèbre de l’étroit caveau gisait cette forme qui est ma vie - seul comme ne le fut encore nul solitaire, harcelé d’une indicible angoisse - sans force, avec la seule pensée encore de ma détresse - comme je cherchais secours autour de moi, ne pouvant plus avancer ni reculer, suspendu avec un regret passionné à cette vie fuyante comme une flamme qui défaille - alors, des lointains bleus, des cimes de mon ancienne félicité se propagea le frisson du crépuscule - et d’un seul coup se rompit le lien natal - la chaîne de la lumière.

Enfuie, la splendeur terrestre, et mon deuil avec elle - et dans le même temps, ma mélancolie s’abîma dans un nouveau monde insondable. O ferveur de la Nuit, tu descendis sur moi, sommeil céleste ! Le monde se soulève doucement ; nouveau-né, délivré de ses chaînes, sur lui mon esprit plane. Le tertre croule en nuage de poussière - je vois au travers, transfiguré, les traits de la Bien-Aimée. Dans ses yeux dort l’éternité - je saisis ses mains, et voici que les larmes deviennent une chaîne étincelante, indestructible. Comme un orage, des milliers d’années s’enfuient à l’horizon. À son cou suspendu je pleure devant la vie nouvelle des larmes d’extase. Ce fut le premier rêve, le seul - et depuis lors, d’une foi éternelle, immuable, je crois au ciel de la Nuit et à sa lumière : la Bien-Aimée. »

(Traduction Gustave Roud)
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